Notre démarche amorcée dans le précédent Mémento et illustrée en 1977 par le film Digne Dingue d'Eau a été qualifiée par Robert Mérand de : "stratégie de la grande profondeur et pédagogie de la goulotte" (...)
Notre démarche amorcée dans le précédent Mémento et illustrée en 1977 par le film Digne Dingue d'Eau a été qualifiée par Robert Mérand de : "stratégie de la grande profondeur et pédagogie de la goulotte" (...)
Commentaires
La stratégie de la familiarisation aquatique en grande profondeur est intéressante ! Elle est très pertinente pour une certaine catégorie de public... Par contre, certains sujets ont des appréhensions, phobies ou parfois des "handicaps" pour qui cette immersion en grande profondeur représente soit une appréhension importante, soit parfois, un blocage...
Cette introduction en grande profondeur ne doit pas se positionner en exclusivité et en opposition à une approche par l'opposé : Une approche aquatique par la petite profondeur... En fait, c'est la manière de gérer cette introduction en petite profondeur qui procure son utilité et sa pertinence ! Ces deux approches ne devraient donc pas s'exclure car elles sont toutes deux efficaces, chacune à leur façon !
Un concepteur pédagogique, Alexandre BUISSON, nommé aussi conseiller technique et pédagogique de natation jeunesse et sports (de la même génération que M. CATTEAU), a développé un concept de Bassin-école équipé d'un fond réglable nommé BEA BA. Cette école de natation a été installée au CPO de Vittel. Cette expérience dans les années 70, fut particulièrement appréciée par Lucien ZINS, ancien DTN de la fédération de natation...
Ce bassin-école (de petites mensurations) et son fond réglable multiplie en les superposant, toutes les zones de profondeurs (toutes les zones d'apprentissage)...
Dans de telles conditions, la stratégie du passage par la petite profondeur n'est pas du tout une "étape enfermante" comme le stipule M. CATTEAU.
A certaines conditions néanmoins : : La petite profondeur (permise grâce à un fond réglable ou un fond incliné depuis la surface)
ne doit pas être une étape "enfermante" ou "stagnante"... Au contraire son étape doit être de courte durée : L'objectif est :
- Un premier contact qui permet à l'individu d'immerger(accroupi) la tête dans l'eau, puis le corps entier pour se familiariser au premier contact aquatique et aux premières apnées (accroupi puis allongé dans une petite profondeur.
- Le deuxième avantage de la petite profondeur est justement de quitter instantanément la position verticale et ses appuis plantaires, pour la position horizontale, beaucoup plus naturelle dans l'élément aquatique. L'élève réalise instantanément une posture de flottaison naturelle (sans l'usage "trompeur" des bouées sur les densités d'eau en présence)...
Cette familiarisation aquatique en petite profondeur est en plus particulièrement efficace pour certains sujets rencontrant des difficultés (peur, phobies, traumatismes anciens ou tenaces, difficultés motrices ou psycho-motrices, voir handicaps plus ou moins importants...
- Une fois (et très rapidement) la petite profondeur maîtrisée (premières apnées, flottaison, premières coulées, la familiarisation suit naturellement la descente progressive du plancher qui "accompagnera" l'élève vers la moyenne puis la grande profondeur !
Encore une fois, l'objectif n'est pas de stagner mais d'accompagner par étapes l'individu vers une familiarisation progressive et sans appréhension, ni chocs, ni stress...
L'individu se passe de manière progressive mais irréversible des apuis des mains (de la petite à la moyenne profondeur), puis des pieds (de la moyenne à la grande profondeur)...
Avec le fond réglable, au fur et à mesure de la familiarisation vers la grande profondeur, c'est l'élève lui-même, sans bouées ni brassards, qui gère sa zone proximale de développement : c'est à dire le franchissement proximal (ni trop lent ni trop vite) des différentes zones de profondeurs qu'il va franchir lui-même, ni stagnante, ni trop précipitée.
Avantages de cette pédagogie :
1- Une familiarisation progressive aquatique qui évite toute appréhension, stress ou choc. C'est la progressivité par toutes les étapes de profondeurs qui créé la notion de conscience aquatique "irréversible", c'est à dire sans avoir immiscé le moindre doute ou traumatisme dans le psychisme de l'individu, pouvant causer ultérieurement de possibles ré-émergences de paniques "irrationnelles" générant tragiquement certains accidents de noyades...
2- Cette familiarisation progressive évite l'usage des bouées (qui trompent l'élève sur les densités d'eau en présence)... Elle favorise la position horizontale sur la position verticale, qui est anti-naturelle dans l'eau...
3- Cette approche bienveillante et sans appréhension s'adresse à une catégorie large de publics : enfants, adultes, seniors (y compris les plus fragiles : aquaphobes et personnes handicapées...).
Conclusion :
En résumé, cette approche ne se positionne pas en opposition à l'approche de M. CATTEAU. Elle en est au contraire complémentaire à double titres :
- Elle favorise un accueil et une familiarisation aquatique plus progressive notamment pour des sujets qui en réclameraient le besoin...
- Son équipement : un petit bassin-école à fond réglable ne concurrence pas les piscines et les autres approches pédagogiques pratiquées... Sa présence plus petite, est également plus économique et peut être pertinente dans des territoires en manque de piscines "classiques", faute de budget... Ainsi, elle peut co - contribuer à la prévention aquatique qui concerne tout de même 1 enfant sur 3 sur notre territoire qui entre au collège sans savoir nager...
j'étais instituteur en 93... j'ai terminé ma carrière prof de sports du MJS
L'approche aquatique par la grande profondeur ou une autre permettant d'appréhender progressivement les différents stades de profondeurs ne sont pas opposées mais complémentaires... La co-existence de ces deux approches ne se contrarient pas, elles élargissent au contraire l'accueil d'un public beaucoup plus large et diversifié, augmentant ainsi l'égalité des chances !
Il est terrible que dans notre pays, on s'évertue plus à opposer ou à exclure, qu'à faire coopérer des approches pédagogiques, dont l'une comme l'autre ont été vérifiées et cautionnées par les plus hautes autorités sportives...
Si vous nous transmettez votre email, nous pourrons vous transmettre quelques documents, si cela vous intéresse ? Cordialement,
J'espère quand même convaincre mes petites collègues de mettre les petits de CP CE dans le ...grand bain !
bien à vous Albertgehant
Merci
Giuseppe
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.