Le témoignage de la Ministre des Sports Roxana Maracineanu en hommage à Raymond Catteau lors de ses obsèques.
Raymond était un visionnaire. Toute sa vie, il a mis sa réflexion et son expérience au service du plus grand nombre pour faire progresser l’enseignement de la natation et l’accompagnement de l’individu dans l’eau.
Mais pas que dans l’eau ! Dans la vie aussi. Sans le savoir sûrement ni jamais s’en attribuer la prérogative.
Moi, j’ai entendu parler de Raymond par Lionel Horter, inspiré par Marc Begotti, lui-même formé par Raymond.
Je l’ai rencontré pour la 1ère fois à l’occasion d’une réception au Ministère des sports quand il a été primé pour son livre devenu culte « La natation de demain ».
Je l’ai croisé à nouveau lors d’un stage à Châtillon sur Indre par l’entremise de Jonathan qui avait connu Katia qui avait connu Patrick, qui avait connu David qui avait connu Mauro qui avait connu Raymond.
Raymond est aux origines. A l’origine du sens qu’on a choisi de donner à nos vies. On aurait tous pu choisir une vie consacrée à autre chose qu’à la passion de Raymond.
Mais on a tous été inspirés par la cause qu’il portait et surtout par sa manière d’être. Sans concession et convaincu. Il nous a légué cette furieuse envie de transmettre. Ce besoin d’agir pour pouvoir comprendre, cette nécessité de déconstruire pour mieux construire ensuite, et faire progresser l’individu.
L’eau, cet élément qu’il a tant aimé, n’est que la loupe de ce qu’il cherchait au fond : créer une communauté d’esprit.
Cette communauté, nous l’incarnons et elle va bien au-delà de ce cercle de personnes présentes aujourd’hui. Je m’engage à l’animer et la faire vivre avec vous. Elle doit prendre tout son sens et occuper enfin le rôle qu’elle mérite : celui d’émanciper l’individu en l’aidant à surmonter ses peurs innées face à un milieu inconnu : celui de l’eau. C’est dans cet esprit de découverte que sa démarche pédagogique sera le levier central pour la lutte contre les noyades que j’ai engagée au plan national.
A peine arrivée au Ministère des Sports, j’ai suggéré un nom, un seul, celui de Raymond pour obtenir une décoration. Il est normal que l’Etat reconnaisse cet homme à la hauteur de son engagement au service des autres.
Mais comme il l’a toujours fait, Raymond a préféré partir avant d’être dans la lumière. A vous, ses proches, j’assure que son inspiration participe à chacune de mes décisions. Je mets un point d’honneur à demeurer pleine, entière et convaincue comme lui l’a toujours été.
C’est pourquoi, je suis honorée, au nom du Président de la République, de lui remettre aujourd’hui l’Insigne de Chevalier de l’Ordre National du Mérite.