L’art d’entrer dans l’avenir à reculons !
Un étudiant d'Alain à la fac d'Orsay, en stage dans un club dans le cadre de sa formation au Brevet d'État qu'il suivait, intégrée à son cursus STAPS, s’était vu « recalé » à cet examen.
Il a raconté l’échange avec le jury lors de son épreuve d'enseignement pédagogique qui s'était mal passée pour lui.
Après que son jury ait cherché en vain à lui faire dire comment les enfants pouvaient se rendre compte par eux même qu'ils soufflaient bien dans l'eau (la réponse attendue par le Jury était qu'ils devaient entendre les bulles créés par leur souffle) un examinateur lui a demandé de citer les 3 grands principes de la natation. Notre candidat content de pouvoir se rattraper par l’actualité de ses connaissances lui a alors répondu : « le corps flottant, le corps projectile et le corps propulseur ».
L'examinateur n’a pas apprécié et lui a alors fait savoir qu'il n'y était pas du tout et que c'était : « l'équilibre, la respiration et la propulsion ».
Notre malheureux stagiaire a alors bien tenté de justifier sa réponse en affirmant que son professeur à la Fac : Alain Catteau leur avait expliqué que le triptyque corps flottant, corps projectile, corps propulseur avait remplacé depuis de nombreuses années « équilibre, respiration, propulsion ».
La réponse du jury fût anthologique et sans appel : « Ce Catteau là ferait bien de revoir ses classiques ! »
Commentaires
Il est malheureux de se retrouver devant des personnages fermés et obtus. "Fait ce qu'on te dit, dit ce qu'on t'apprend, pense Catteau, lit Catteau, mange Catteau, dort Catteau, tout le reste n'est qu'erreur et baliverne." C'est du totalitarisme, la Dictature de la Méthode Catteau, et surtout de ses apôtres, bien plus Catteau que Catteau lui-même...
Qui sait, les Catteau feront certainement la même chose lorsqu'une nouvelle méthode jaillira. "Vous devriez réviser vos classiques, on se revoit à la prochaine session !"
Il n'existe pas une méthode pour enseigner la natation, il en existe des millions, car chaque apprenant à son chemin personnel, différent de celui d'un autre. Celui qui vous dira le contraire est un idiot.
Qui ne s'est pas sentit Soldat devant ces enfants alignés sur le rebord mort de trouille durant le stage Catteau... "Ils ont peurs, ils ont très peurs, mais bon, je ne fais qu'appliquer les ordres, si je ne fais pas comme ça, je n'aurai pas mon BEESAN..."
Faire ce que l'on veut pas faire, ou est la morale ?
Je ne connais aucun "fan" de Catteau, il est curieux de mettre ce témoignage en parallèle de tous les dossiers (dont le mien lorsque j'étais stagiaire), indiquant un choix pédagogique différent de ce que met en avant la démarche et qui pourtant obtenaient des notes de 18 et plus.
Il n'y a ni dogmatisme ni théologie, ces concepts me répugnent, je ne peux fonctionner que dans l'échange et celui qui sait quand il est en désaccord est celui qui se trompe le plus. Je laisse à d'autres formations le soin de développer la pensée unique ou la "liberté pédagogique". Le jour ou on me proposera quelque chose de plus cohérent je n'aurai pas le moindre mal à changer de démarche, car oui c'est une démarche qui implique une manière de faire sans cesse en évolution. J'ai la capacité de changer et de reconnaître mes erreurs pour avancer et non pas de rester bloqué dans une des "milions de méthodes".
Revenons sur ces millions de manière d'enseigner la natation, Le pédagogue qu'importe sa volonté est contraint dans sa démarche par les lois physiques, biologiques, et psychologiques. Cela S'IMPOSE à lui qu'il le veuille ou non. Et ce que la démarche initiée notamment par Raymond Catteau tente de faire c'est "simplement" de déterminer ces étapes à partir d'une démarche scientifique. Ceux qui pensent qu'il y a des millions de méthodes CHOISISSENT (ou n'ont d'autre choix...) de ne pas tenir compte de ces lois.
Il est curieux que lorsque j'étais en formation j'étais en désaccord et posait jusqu'à 5 fois une question car la réponse obtenue ne me satisfaisait pas, mais au lieu d'être ostracisé comme vous le craigniez à l'époque j'ai été félicité. Comme disait Freud "pour combien êtes vous dans le malheur dont vous vous plaigniez" ? Mais à présent que vous vous êtes défaits de ces vilains liens hiérarchiques ne généralisez pas votre expérience qui n'est que ce qu'elle est : la votre. Certes toute aussi importante que celle de tout formateur ou stagiaire mais ne venez pas prétendre qu'il s'agit du ressentiment de tous les stagiaires, même si je suis convaincu que plusieurs stagiaires sont dans votre ligne de pensée.
"On ne connait à priori des choses que ce que l'on y met nous même". Qu'avez vous mit en jeu pour comprendre la "méthode Catteau" (pour ma part je ne sais pas ce que vous mettez derrière cela, le mot méthode étant totalement antagoniste avec ce que nous mettons en oeuvre). Et quels critères utilisez vous pour déterminer votre manière d'enseigner la natation parmi ces millions de "méthodes" ?
au plaisir de vous lire
c'est ce qui a déterminé le contenu de ma première réaction
à cgdevannes
Comme beaucoup d’enseignants, nous apprécions chez les élèves, l’esprit critique qui témoigne de la vigilance à propos de la cohérence entre la pratique et les discours et à l’intérieur des discours un contrôle de la pertinence des jugements et la solidité des raisonnements. Leur exigence de la preuve est parfaitement légitime.
Nous sommes plus rarement en présence d’un esprit de critique qui témoigne d’une opposition de principe et donc systématique en face de points de vue éloignés des représentations spontanées des élèves que Malglaive qualifie de savoir idéologique. Ce sont des croyances partagées par des groupes sociaux. (Ici l’ensemble des élèves non formés ou informés et des pratiquants sclérosés, donc incapables de s’adapter et d’évoluer).
Cette opposition tient de l’irrationnel dans la mesure où elle se révèle incapable ou impuissante à formuler une alternative solide, argumentée et vérifiable dans sa faisabilité.
Pour rassurer notre commentateur nous pouvons lui affirmer qu’en France, (et dans le monde) il fait encore partie de la grosse majorité des intervenants réfractaires à l’évolution pédagogique qui prend en compte la psychologie de l’enfant et la connaissance du fonctionnement du nageur. Toutefois, le nombre de ceux qui apprécient se révèle croissant !
Notre contradicteur n’a probablement pas consulté son dictionnaire lorsqu’il évoque la et les méthode(s). 1) activité et démarche rationnelles de l’esprit qui cherche à atteindre un objectif 2) ensemble des moyens coordonnés en vue d’un apprentissage.
En ce qui concerne sa représentation de la « méthode Catteau » il semble assez mal placé pour l’évoquer n’ayant pas été en, situation de constater sa continuelle évolution et parfois révolution lorsque ses fondements s’enrichissent ou se renouvellent.
C’est ainsi que dans la région où s’est exercée mon activité professionnelle, certains de mes élèves devenus à leur tour « formateurs » de BEESAN , fonctionnent encore à partir de ce qu’ils avaient appris (et que je ne reconnais plus en ayant évolué) et se trouvent déphasés ou en opposition avec les collègues formateurs qui vivent et assimilent l’évolution de la conception. (Cette démarche rationnelle de l’esprit est une conception et non une méthode. Conception de la natation et de son apprentissage).
Cette confusion entre l’originalité et la spécificité du cheminement et du parcours de celui qui apprend (il y en a des millions ! sic). Et la connaissance rationnelle nécessaire de ce qui est enseigné (contenu) ainsi que des passages obligés liés au fait qu’il existe des contraintes physiques différentes sur terre et dans l’eau subies par chacun (les mêmes pour tous) ! font qu’il ne peut y avoir une méthode par personne. Celui qui ne sait pas cela n’est pas un idiot mais provisoirement un ignorant.
Celui qui connait des solutions différentes et plus efficaces se doit de les mettre en œuvre et d’en démontrer la supériorité dans sa vocation à se mettre au service des autres et singulièrement des enfants.
Nous attendons donc ces contre-propositions accompagnées de leurs fondements scientifiques et nous engageons à les publier sur le site. On est bien loin d’un imaginaire « totalitarisme » ; nous n’avons pas pour vocation de soumettre mais d’épanouir ceux qui apprennent.
Les critiques fondées, et nous en avons connues à plusieurs reprises, sont toujours pour nous source de progrès et nous remercions ceux qui ont eu ou ont la gentillesse de nous les adresser.
Dans l’attente du plaisir de m’enrichir de faits et connaissances nouveaux !
R. Catteau
Votre conception de la natation, je la partage. Ce que je ne partage pas, c'est son application par les formateurs auprès des informés en formation BEESAN, et l'insupportable idée que le terrien doit passer directement dans la zone où il n'a plus pieds.
"C'est comme cela qu'il faut faire, et tout autre façon de parvenir au même résultat par un autre moyen est banni."
En réalité, seul le résultat devrait compter.
Il est un fait que dans un groupe d'apprenants, tous ne progresseront pas de façon homogène. Certains ne parviendront pas à vaincre leur peur, et les mots, et même la preuve ni changeront peut-être rien. "On peut dire à l'enfant que le feu ça brûle, s'il ne sait pas ce que veut dire brûler, il touchera la flamme quand même, et se brûlera". Je peux dire à un apprenant qu'il ne coulera pas, il ne me croira que s'il veux le faire. Le temps où on jetait les récalcitrants à l'eau sans se soucier du "qu'en dira-t-on" est terminé. Chaque apprenant aura sa propre ligne de progression, qui sera différente de celle d'un autre.
La conception doit se transformer pour évoluer. Ici, il n'y a que peux d'évolution. Pensez vous, un jour, faire évoluer vos formateurs, qui forment bien et mal. Bien car votre conception est correcte dans sa dimension scientifique et organique, mais mal dans la dimension (attention voici un vilain mot) humaine.
La natation scolaire ou de groupe ne doit pas devenir un travail à la chaîne : "Allé aujourd'hui Corps flottant, demain corps projectile, et en fin de semaine, si j'ai pas trop de peureux à retarder la progression du groupe, corps propulseur." Ad vitam eternam.
Merci pour ces lignes qui devraient nous permettre de progresser dans l’échange.
Pédagogie : ce n’est pas un catalogue de solutions qu’il suffirait d’apporter à l’apprenant mais l’art de lui poser au bon moment le ou les problème(s) qu’il est en mesure de résoudre par son activité. C’est l’élève qui apprend !
Ceci est une conception de la pédagogie. Faut-il la transformer, faire « évoluer » ? si oui, comment et dans quel sens ?
Problématique : ensemble des problèmes à résoudre dans un certain ordre
Comment poser rationnellement le problème de l’apprentissage de la natation ?
1) le définir = pour devenir nageur il faut aller dans l’eau
2) le comprendre = pourquoi le passage ne se fait-il pas spontanément pour l’homme ?
3) Force(s) externe(s) - Posture(s) - Equilibre(s)
Sur Terre : la pesanteur l’espèce humaine y réagit en se construisant la station debout.
Prélude à la locomotion bipédique
4) Mécanisme = maturation et développement organique entraînent le redressement successif de la tête, puis du tronc (station assise) …. Puis alignement vertical de tous les segments membres inférieurs, tronc, tête. Parallèlement, un ordinateur, le cervelet, devient progressivement capable de stimuler et conserver cet alignement. (EQUILIBRE).
Il organise la réaction active à ce qui nous plaque au sol.
Question pédagogique : à quel moment l’adulte a-t-il du expliquer à l’enfant ce qu’il devait faire ? A-t-il eu besoin d’aide, d’artifices comme un ballon gonflé à l’hélium pour le tirer vers le haut ? (Équivalent de la ceinture de flottaison)
La « pédagogie » qui consisterait à lui expliquer ce qu’il doit faire serait superflue ou ridicule. Il n’a pas besoin de comprendre pour réussir.
Certes personne ne réussit du premier coup et les enfants marchent en tombant ! Connaissent-ils de ce fait la peur ? Notion qui vous obsède ! (à aborder ultérieurement)
Dans le monde entier, tous les enfants ont eu « la même ligne de progression » mais plus ou moins tôt en ayant besoin de plus ou moins de temps.
Aller dans l’eau condition nécessaire pour devenir nageur.
Nous sommes à la recherche de l’équivalent de l’apprentissage de la locomotion sur terre.
Un problème de « substrat » = on tient debout sur terre, on passe à travers la surface de l’eau.
Deux forces externes qui se contrarient l’une qui tire vers le bas, l’autre qui pousse vers le haut. Une situation en apparence paradoxale plus on s’immerge et plus la force qui pousse vers le haut est importante. Une conséquence de l’action combinée des forces : la direction du grand axe du corps n’est plus que rarement la verticale.
Pédagogie = comment aborder ces problèmes pour que l’apprenant leur apporte des solutions à travers son activité et la faisabilité ?
Un écueil : la petite profondeur parce que dès lors que les pieds demeurent en contact avec le sol, l’équilibre vertical du terrien survit et devient l’obstacle majeur à l’évolution et à la conquête de l’équilibre dans l’eau. Ils sont incompatibles par nature.
L’équilibre sur terre est instable (notion de physique)
L’équilibre dans l’eau est stable. (Ce qui signifie que le sujet ne peut pas le choisir).
Pour la majorité et particulièrement chez les enfants, le corps flotte mais la direction de son grand axe est donnée par l’alignement des points d’application des forces externes (pesanteur et poussée d’Archimède). La posture aquatique diffère de la posture terrienne.
La grande profondeur devient donc le lieu idéal pour aborder ce problème.
La conception ne doit pas se transformer, elle doit s’affiner en tenant compte de la psychologie de l’enfant et des exigences de la natation.
Les formateurs évolueront nécessairement avec l’expérience. On apprend aussi à devenir formateur en s’appropriant les connaissances et en conservant l’attitude expérimentale.
Notre chance : ce sont les élèves qui forment les professeurs !
Ne lisez pas Catteau mais reportez vous à ses sources. Dans ce dernier cas le livre d’Aurélien Fabre = l’école active expérimentale.
Cordialement
R. Catteau
"Je n'enseigne plus la natation, sinon aux enfants de mes amis.
J'ai ouvert mon entreprise voici 2ans. Elle prospère, mais j'ai toujours cette image en tête de la profession.
En effet comment enseigner ce que l'on souhaite quand les barrages sont partout !
Les salariés MNS anti-catteau, qui jugent à tout va et vont jusqu'à espérer qu'un enfant de votre groupe se noie simplement pour prouver que c'est dangereux. Les faux MNS qui n'ont eu pour seul objectif dans leur vie que de poser leur séant sur une chaise et de penser qu'ils seront d'éternels sportifs à l'humour névrosé. Les responsables pédagogiques des piscines qui vous obligent à enseigner dans des situations pédagogiques auxquelles on ne croit pas. Comment l'enseignant peut-il enseigner quelque chose de faux sans sourciller ? En vérité je vous le dit, 1/3 des MNS sont des éducateurs, les 2/3 restants devraient être BNSSA ou comiques.
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