Mirano 2012: costruire uno stage
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Débat PRODUIT – PROCESSUS
Grâce à vous un intéressant débat s'amorce sur le site à propos des critères de réussite de toute formation. Les réactions de JG sont déjà accessibles.
Il faut que nous débattions en affinant produit et processus.
Je suis en train de digérer mon passage en Allemagne confirmant la nécessité de clarifier, de mesurer le nécessaire et le possible pour que nos efforts de formation soient à la hauteur des enjeux, qu'ils ne soient plus "des coups d'épée dans l'eau".
Nous devons progresser sur la forme et sur le fond !
Produit – processus. Lequel engendre l’autre ?
Si j'achète une bicyclette, je ne préoccupe pas prioritairement de savoir si le "constructeur" à placé la selle avant le guidon ou les roues ou... s'il a fait une pause ou plusieurs, s'il était seul ou non... MAIS quel produit il me livre.
Si je désire obtenir en cultivant tel ou tel légume : je choisis la graine, je choisis, et prépare le terrain, apporte l’eau indispensable à sa croissance, attends la maturité et récolte.
La qualité du produit récolté m’incitera ensuite, si je veux l’améliorer à intervenir à amender tel ou tel stade du processus.
Donc pour moi, le produit de la formation de l'entraîneur => c'est avant tout sa capacité à former le nageur. Capacité repérable aux transformations acquises et stabilisées chez ceux qu'il anime. En un mot : la qualité du produit obtenu.
Il est fort probable que le contenu même des stages soit à repenser.
Peut-on situer une suite de repères en partant des "passages obligés" ponctuant la (trans)formation du nageur ??? le niveau de (trans)formation du terrien en nageur ?
Comment s'y prendre pour que le formé intègre les procédures et le choix pertinent des tâches (dans le bon ordre, au bon moment) ? Mette l'accent sur le postural avant et au service du moteur ?
Nous ne voudrions pas que le "formé" soit un simple applicateur d'une série de tâches mais qu'il en comprenne la cohérence, la logique, la raison d'être. En un mot qu'il soit détenteur de l’ensemble des données théoriques.
Marc, m'avait à ce propos fait une remarque que je lui laisse le soin de développer.
raymond
Bonjour mes amis.
Les critères proposés par JG me paraissent pertinents mais je partage aussi l'avis de Raymond : "le produit de la formation de l'entraîneur => c'est avant tout sa capacité de former le nageur. Capacité repérable aux transformations acquises et stabilisées chez ceux qu'il anime".
Toutefois les nageurs progressent aussi "malgré" leurs entraîneurs ( et heureusement !) ... Il me semble donc aussi nécessaire que l'entraîneur, dans un contexte de formation d'entraîneurs, puisse expliciter la cohérence, la logique de sa démarche.
Raymond avait utilisé la formule "Je vise telles transformations et pour cela j'utilise telles tâches". Un entraîneur s'exprimant ainsi et obtenant les transformations visées, de passages obligés en passages obligés se serait sans doute approprié la démarche et aurait ainsi la possibilité de devenir toujours meilleur entraîneur grâce aux problèmes que lui poseront les nageurs qu'il entraîne.
C'est l'action d'entraîner qui transforme l'entraîneur, la formation doit créer les conditions qui permettent à l'entraîneur de progresser en entraînant (hors formation).
Qu'en pensez vous ?
Marc
Bonjour Marc,
je partage le point de vue de ton dernier message: "la formation doit créer les conditions qui permettent à l'entraîneur de progresser en entraînant (hors formation)". Donc que l'important est la maîtrise d'une démarche le rendant autonome dans ses progrès.
Le débat sur les critères de réussite pour les formations est intéressant à mon sens car il soulève des questions importantes :
- qu'est ce qu'un entraîneur compétent ?
- quelle est le but de la formation des entraîneurs ?
- quelles sont les compétences à acquérir qui subordonnent les autres ?
- ...
Il faut effectivement affiner processus et produit comme l'a dit Raymond mais aussi bien définir quelle logique nous prenons en compte: celle du formateur ou celle de l'entraîneur. Les produits de l'un ne sont-ils pas les processus de l'autre ?
Ce qui me vient à l'esprit pour le moment :
-
Nageur :
- Produit : vitesse moyenne lors d'une épreuve
- Processus : manière de s'accélérer périodiquement et de passer à travers l'eau, liée au niveau d'organisation
-
Entraîneur :
- Produit : les transformations du nageur, l'évolution de son niveau d'organisation
- Processus : didactique, pédagogie et démarche de l'entraîneur
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Formateur :
- Produit : didactique, pédagogie et démarche de l'entraîneur
- Processus : didactique, pédagogie et démarche du formateur
Pour conclure, je donnerai mon point de vue de participant aux stages. Je trouverai plus utile de recevoir une certification me permettant de situer mon niveau d'entraîneur et m'indiquant vers quoi je devrai tendre pour progresser plutôt qu'un diplôme m'attestant que j'ai bien réussi à obtenir telle ou telle transformation chez les nageurs dont je me suis occupé durant le stage. Évaluer le résultat de ses actions ne fait-il pas parti des compétences et de la démarche de l'entraîneur à développer durant le stage et n'est-ce pas une condition sine qua non de l'autonomie dans la progression ?
Amitiés à tous.
JG
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Critères de réussite pour les formations
Les bilans des stages de Mirano, dont un encore non diffusé ou produit, nous interpellent sur l’efficacité des opérations de formation.
L’apparente complexité des stages de Mirano tient au regroupement de nombreux nageurs à des niveaux très différents de construction sur le chemin de la haute performance. Cette même diversité se retrouve dans la gamme des stagiaires formateurs novices ou en activité au sein des clubs.
Chaque stage vise à diffuser un savoir faire élaboré et efficient de la construction du nageur performant, savoir-faire par ailleurs théorisé en cohérence avec les connaissances disponibles des sciences humaines. Il semble bien difficile à se trouver partagé avec les entraîneurs et formateurs en activité et les personnes postulant à cette fonction.
La connaissance d’un modèle théorique de fonctionnement de haut niveau du nageur et des étapes ou passages obligés de sa construction par les nageurs ne peuvent plus être mis en cause fondamentalement et constituent un outil indispensable.
La fonction des stages de formation des initiateurs et entraîneurs est de permettre à chaque participant de s’approprier l’outil et son usage.
Ce qui est donc visé pour les formés, c’est une double compétence : un savoir-faire et des connaissances dont il tire ses sources et sa propre cohérence.
Pour les formateurs responsables des stages, cela suppose des objectifs, une démarche, une stratégie et des procédures dont il convient d’évaluer la pertinence.
Comment évaluer utilement le processus que constituent les stages et le produit repérable au niveau de fonctionnement de chaque formé : l’entraîneur stagiaire ?
Les visiteurs du site auront lu ma proposition d’ajouter une mention au diplôme remis à chaque participant au terme de la soirée conviviale qui couronne le stage.
Elle provoque d’intéressantes réactions auxquelles chacun est invité à se joindre.
Et une question centrale soulignée par moi : Ces niveaux de compétence doivent-ils nécessairement se calquer sur la construction du nageur?
raymond
Première réaction de GG :
« Raymond, Ce que tu rends public est le résultat d’une longue concentration sur l’humain en natation. L’eau claire est transparente – quoique déformant notre vision – comme tes écrits ou tes paroles peuvent l’être pour toi ou certains. Tu connais mon respect et mon affection pour ta personne ainsi que mes possibilités pédagogiques passées ou réactualisées. Toutefois pour les actualiser plus pleinement hors de l’aspect professionnel, surtout isolé d’un milieu compétent, cela devient complexe. Mais peut-on s’empêcher de respirer - un nouveau-né en sait quelque chose - il n’a pas le choix c’est cela ou mourir. Comment les apprenants en natation peuvent expérimenter sans aide pour connaître ? Comment envisages-tu la formation des futurs animateurs en natation et quelles sont les « lignes » à emprunter ? sur quoi prendre « appui » ? Bref « a l’aide » dans cet océan agité d’ignorance qui m’entoure, ça flotte, mais progresse l’intention de reprendre pied sur les rivages de la connaissance. Très cordialement. »
Première réaction de JG :
« Bonjour Raymond,
Je trouve intéressante ton idée d'introduire des niveaux de compétence pour les entraîneurs. Mais ces niveaux de compétence doivent-ils nécessairement se calquer sur la construction du nageur? Obtenir des nageurs un positionnement de la tête demande t-il des compétences moindres qu'obtenir une distribution croissante de la force?
On pourrait penser à d'autres critères. Par exemple:
- premier niveau: obtient de son groupe un "temps d'activité" de plus de x% du temps de séance. (Quantité d'actions suffisante)
- deuxième niveau: différencie les tâches au sein d'un même travail collectif en fonction des problèmes rencontrés par chacun. (Pédagogie différenciée)
- troisième niveau: obtient pour les nageurs de son groupe les transformations attendues en relation avec leurs niveaux de construction. (Efficacité pédagogique)
- ...
C'est une réflexion à approfondir.
Et pour ceux qui revendiquent de n'entraîner que les meilleurs, pourquoi ne pas choisir l'option assumée que les entraîneurs/pédagogues reconnus comme les plus compétents s'occuperont des nageurs les moins avancés. Un lieu où celui qui s'occupe des plus débutants est le plus chevronné représenterait une alternative innovante vis à vis de la vision traditionnelle de l'enseignement (ce qu'Alain avait déjà mis en place à Orsay avec les étudiants STAPS).
Seconde réaction de JG :
« J'ai quelque peu modifié les niveaux de compétence auxquels j'avais pensé dans un premier temps. Bien sûr cela ne reste qu'un balbutiement... Penses-tu que nous puissions arriver à des niveaux de construction fonctionnels qui auraient une utilité pour les formateurs: permettre de proposer des tâches adaptées au niveau des entraîneurs en vue d'obtenir de ceux-ci de véritables transformations.
Les niveaux de compétence de l'entraîneur:
- Niveau 1: Obtient pour chaque membre de son groupe un temps d'activité d'au moins 90% du temps de la séance.
À ce stade, les consignes ne doivent plus dépasser 10% du temps de la séance et les nageurs doivent travailler simultanément plutôt que chacun leur tour
- Niveau 2: Repère les niveaux d'organisation de chaque membre du groupe et propose des tâches cohérentes en fonction des niveaux observés.
À ce stade, l'entraîneur est capable de situer un nageur dans l'un des 6 niveaux d'organisation locomotrice du nageur et de lui proposer des tâches adaptées. La pédagogie devient différenciée selon les problématiques de chacun et la formation de groupes de besoins de construction est privilégiée à celle de groupes de niveaux chronométriques.
- Niveau 3: Adopte une démarche hypothético-probabiliste en lien avec le comportement des nageurs réalisant les tâches proposées.
À ce stade, l'entraîneur ne déroule plus un programme de tâches déjà préparées et connues mais adopte une démarche de projet de transformations attendues en émettant des hypothèses sur les effets qu'auront les tâches qu'il choisit ou invente. La transformation attendue est connue mais le chemin pour y parvenir ne l'est pas et se modifie au fur et à mesure des informations qu'apporte le comportement du nageur.
- Niveau 4: Maîtrise la dynamique de la mise à l'épreuve de la durée puis de la vitesse.
À ce stade l'entraîneur est capable d'organiser l'entraînement en séquences de dislocation des blocs fonctionnels, de patiente recherche des solutions efficaces et de stabilisation des transformations.
Je suis toujours d'accord pour partager mes réflexions sur le site si vous les jugez utiles. Mais j'espère pouvoir débattre et échanger pour que nous arrivions à quelque chose de plus abouti. »
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BILANS DE STAGE MIRANO 2012
Une opération nécessaire, incontournable, aussi bien en direction des participants que des organisateurs.
Certes, le bilan des nageurs pourrait se réaliser immédiatement par comparaison des temps d’entrée et de sortie du test. Son objectivité dépendrait du respect de la règle : « on réalise sa meilleure performance ! » et de la compétence de tous les chronométreurs repérant, sans failles, rigoureusement tous les passages. La construction et la comparaison des graphiques fourniraient une première indication macroscopique. Une analyse plus fine renverrait aux évolutions dans chaque mode de nage. Il manquerait toutefois l’indication des conséquences affectives et intellectuelles de la participation au stage.
L’innovation de cette année portait à la fois sur la forme et la production collective du bilan. L’informatique s’impliquant toujours plus dans notre vie quotidienne, le choix d’un « power-point » avait l’avantage d’une lisibilité individuelle et partagée. La réalisation par et pour le groupe entraînait des reformulations utiles à chacun.
La répartition en sous-groupes permet d’affiner le contenu des bilans et le projet de réalisation des sous-groupes en fonction du nombre de stages de pédagogie de l’action vécus s’est révélé intéressant et fonctionnel. La partition repose donc sur les stagiaires ayant vécu
1) leur premier stage ; 2) deux stages ; 3) trois stages ou plus.
Il est assez symptomatique de constater que les plus performants pour respecter la date prévue et produire une présentation de qualité, utile et indispensable aux organisateurs venaient de vivre leur premier stage. Nos remerciements et nos félicitations aux dynamiques stagiaires Giorgia, Tania, Enrico, Federica, Marco, Katia.
Puisse la présentation de leur document stimuler les retardataires en espérant qu’ils ne se mettent pas à recopier cette réalisation mais à apporter un complément.
Que les organisateurs ne produisent pas leur propre analyse ne serait pas équitable. En grande partie un bilan reste subordonné aux objectifs visés et pour ma part j’aurais tendance à valoriser la compétence des animateurs et entraîneurs à construire des nageurs présentant les caractéristiques de la « haute performance » comme l’ambitionnait l’intitulé du stage.
Il me semble que les « indicateurs » en sont connus, à défaut d’être partagés, par l’ensemble des participants. On se doit de pouvoir les repérer dans tous les couloirs.
Ils concernent en premier lieu la posture et en second lieu la motricité dont la condition première est la « faisabilité » !
Puisque la soirée conviviale et festive du stage permet à chacun de recevoir avec un cérémonial de haute performance son diplôme de participation, je suggère que les prochains comportent une mention nouvelle dont la gamme est à envisager.
Puisque le niveau zéro n’existe pas je suggère que l’on commence par « postulant » puis « premier niveau », niveau moyen et niveau supérieur chaque niveau cumulant les compétences du ou des précédent(s) en ajoutant sa spécificité.
En cohérence avec nos modèles théoriques on pourrait envisager que :
1) le niveau « postulant » est attribué à tous les stagiaires ayant fonctionné avec la bonne volonté et les acquis antérieurs
2) le premier niveau à ceux dont tous les nageurs, au terme du stage, positionnent la tête alignée et immergée en nages alternées et la mobilisent en nages simultanées
3) le niveau moyen est attribué…
4) le niveau supérieur ?????
Si mon propre bilan devait respecter ces critères d’efficacité que l’on ne peut qualifier d’inaccessibles, je ne serais pas fier de mon action sachant qu’aucun des 35 stagiaires n’aurait obtenu le « premier niveau » ! Et que penser de ceux qui n’estiment pouvoir n’entraîner que les couloirs du centre !!!
N’ayant pas avec les stagiaires initiateurs et entraîneurs les exigences minimales de compétence, comment pourraient-ils eux-mêmes l’exiger et obtenir de leurs nageurs ?
Nos projets, nos programmes sont-ils trop ambitieux ? Devons-nous retourner à nos chères études ?
Nageurs, initiateurs, entraîneurs responsables et lecteurs sont invités à nous communiquer leur perception du problème. L’anonymat est toujours respecté s’il est souhaité.
raymond
Groupes 2 et 3 nous attendons votre production !!!