Bibliographie

Le JARDIN d’EPICURE

 

Dans ce délicieux ouvrage d’Anatole France, (Prix Nobel de littérature), l’auteur nous dit quelque part que « un esprit qui n’est point curieux l’irrite et l’étonne ».

Il ne s’agit pas d’une curiosité se faisant indiscrète, cherchant à savoir ce qui relève de la vie privée mais de ce désir de savoir spontané, si développé chez l’enfant qui nous harcèle de « pourquoi ceci ?, pourquoi cela ?, pourquoi… ? »

Une amie MNS, responsable de la gestion d’une piscine et formatrice dans un autre domaine, me disait après avoir pris connaissance de notre blog : « s’il est ouvert à tous, tu vas être submergé de questions !» 

Je crois lui avoir répondu que ses craintes n’étaient pas fondées, qu’il n’y en aurait pas trop pour que je ne puisse répondre à toutes.

Les faits décideront si la version optimiste gagnera.

Aussi longtemps que la formation sera essentiellement théorique et la pratique conçue comme son application, le savoir de référence sera jugé suffisant et complet par définition ; il n’incitera pas à la curiosité.

Par ailleurs nous sommes submergés d’informations de toutes natures, reproduites par divers médias, réitérées au cours des journées et des semaines. On veut faire de nous des consommateurs dont le jugement doit se trouver mis en sommeil.

Lors du dernier séminaire de Dinard, je me souviens avoir perçu un « mouvement » lorsque j’ai abordé le problème de la propulsion en natation en le fondant sur l’ensemble des principes de Newton, mouvement très rapidement autocensuré par les stagiaires BEESAN et TAFA lesquels avaient préalablement entendu une thèse selon laquelle on pouvait pousser l’eau dans n’importe quelle direction mais surtout pas d’avant en arrière.

Leur avait-on demandé de manifester de la réserve par courtoisie pour l'intervenant ?

N’est-il pas insupportable à un esprit sain d’admettre une chose et son contraire et d’attendre dans une sereine indifférence une issue au conflit intellectuel ?

Les Grecs trouvaient dans le conflit des idées la source de la vérité. La méthode dialectique recherche dans les contradictions les origines du changement et donc du progrès.

Une affirmation n’est pas une démonstration !

Jacques Lecomte dans un article du n° 894 de la revue Science & Vie titré « INFORMATIONS EXACTES, CONCLUSIONS ABSURDES nous dit que « le paralogisme est le propre de l’esprit humain ».

Dépasser les apparences et remonter à la cause est une fonction essentielle de notre cerveau, rechercher la cause produisant les effets implique l’entrée en jeu de notre raison.
Le raisonnement se doit de suivre certaines règles pour atteindre la vérité.

Il nous reste à souhaiter que tous nos lecteurs retrouvent la saine curiosité de leur enfance puisque nous en sommes tous à « l’enfance » des connaissances à partager en natation.
A bientôt !!!

raymond