Quelques extraits de Gaston BACHELARD :
« La formation de l’esprit scientifique »
« Avant tout il faut savoir poser les problèmes. Et quoi qu’on en dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque de l’esprit scientifique, toutes connaissances est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir de connaissance. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. »
« C’est en terme d’obstacles qu’il faut poser le problème de la connaissance scientifique. »
« Dans l’éducation la notion d’obstacle pédagogique est également méconnue. »
« L’observation première est toujours un premier obstacle pour la culture scientifique. »
« Le réel n’est jamais ce qu’on pourrait croire mais ce qu’on aurait dû penser. »
« En fait on connait contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissance mal faites. »
« Quand il se présente à la culture scientifique, l’esprit n’est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l’âge de ses préjugés. »
« La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a en droit toujours tort. L’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. On ne peut rien fonder sur l’opinion : il faut d’abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. »
« L’obstacle verbal nous conduira à examiner un des obstacles les plus difficiles à surmonter parce qu’il est soutenu par une philosophie facile. Nous voulons parler du substantialisme. »
Gaston Bachelard,
La formation de l’esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance,
Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques – Poche », 1993. 304 p.
Commentaires
A bientôt. Amicalement.
Pour Bachelard, un obstacle de taille serait le substantialisme ; Elle définirait alors « l'âme ou l'esprit comme une chose, c'est-à-dire un sujet (a subject of properties) » ;
Je peux faire une différence entre l'être que je suis et mes structures physique, énergétique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Raymond m'a réveillé de mon monde imaginaire dans les années 1975 +, depuis mes démarches allaient vers un « que suis-je » et « que puis-je » aussi bien dans le domaine natation que dans les autres facettes de la vie.
À la place de l’âme je poserais un autre terme, conscience ; mais pour beaucoup de scientifiques il n’y a que des états de conscience créés par le cerveau … Pourtant, « je ne suis pas » l’impermanence des questionnements, ni de l’intellect… J’en suis témoin…
J'ai déjà posé la question : quelle structure est témoin des fonctionnements des fonctions structurelles citées ? j'attends des réponses.
La « substantialisation » consiste en un piège tendu par le maniement du langage qui nous pousse à trouver une substance derrière « le substantif » que nous utilisons, derrière le mot une chose .
Ainsi "cette chose" qui préexiste dans l'esprit par "le mot" ne sera jamais interrogée.
Je prendrai 2 exemples : les mots "talent" et performance" qui sont très souvent employés dans le monde du sport sans jamais avoir été interrogés par le monde du sport qui les utilise.
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