LE GROUPE
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Wallon (1959)* a proposé sur ce point une distinction, celle des milieux et des groupes, susceptible d'éclairer le problème de la socialisation.
Le milieu, c'est " l'ensemble plus ou moins durable des circonstances où se poursuivent les existences individuelles" les institutions en faisant naturellement parti.
Le groupe, c'est " la réunion d'individus 'ayant, entre eux des rapports qui assignent a chacun son rôle et sa place dans l'ensemble " ces rapports étant l'œuvre des individus eux-mêmes, comme on le voit dans les relations émotionnelles des la première année de la vie.
Les relations entre groupe et milieu sont dialectiques. Une part des buts que s'assigne le groupe est fixée par le milieu - ainsi la dynamique du groupes "classe scolaire ne peut être conçue indépendamment des programmes et méthodes institués : " Un groupe ne saurait être défini dans l'abstrait, ni son existence ramenée à des principes formels, ni sa structure expliquée par un schéma universel [...] Tous les groupes s'assignent des buts déterminés et leur composition en dépend ".
Il n'y a donc pas à attendre d'une sorte d'axiomatique du groupe en soi, telle que tente de l'élaborer la psychologie sociale américaine, la compréhension véritable des groupes réels. Mais cela ne signifie pas qu'on puisse se dispenser d'étudier les relations qui se déroulent en ces derniers, qu'on puisse expliquer, notamment, les comportements sociaux de l'enfant par la seule considération de l'influence qu'exercent sur lui les cadres sociaux : " Le groupe, est indispensable à l'enfant, non seulement pour son apprentissage social, mais pour le développement de sa personnalité et pour la conscience qu'il peut en prendre ".
Il est mis par le groupe entre deux exigences opposées. " D'une part affiliation au groupe dans son ensemble sinon le groupe, perd sa qualité de groupe.
Il doit donc assimiler son cas a celui des autres participants; il doit s'identifier au groupe dans sa totalité individus, intérêts, aspirations.
D'autre part il ne peut vraiment s'agréger au groupe qu'en entrant dans sa structure, c'est-à-dire en y prenant une place, un rôle déterminé, en se différenciant des autres, en les acceptant comme arbitres de ses exploits ou de ses défaillances, bref en faisant parmi eux figure d'individu distinct qui a son honneur à lui, et dont par suite, l'autonomie ne doit pas être méconnue ".
C'est par la médiation des relations interpersonnelles dans le groupe que le sujet construit, dans une dialectique d'identification et d'individuation délibérée les structures de sa personnalité et la conscience de soi, sans lesquelles il n'y a pas de socialisation de type humain et donc non plus pas d'institution, pas de milieu social.
Une telle approche permet de surmonter l'opposition entre les deux courants qui nous ont paru dominer l'étude de la socialisation, l'une plutôt sociologiste, l'autre plutôt psychologiste. Elle oriente vers l'élude de la communication culturelle, par laquelle les instruments et les valeurs d'une société sont signifiés et restructurés dans les relations de groupe.
* ( Wallon, Henri - Les milieux, les groupes et la psychogenèse de l’enfant. In :Enfance n° spécial, 3-4, mai-octobre 1959 )