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V. : " Egalement en dos, la respiration sur un nombre impair de coups de bras est à rechercher selon la procédure d’exploration de tous les modes possibles d’expiration, à différentes intensités d’expiration, bouche ouverte... etc. Que devons nous observer pour valider un bon fonctionnement : le corps, d’un nageur qui ne « saute pas », la bouche s’ouvrant pour inspirer sur un nombre impair, à quel point du cycle de bras inspire-t-il ? "
La dernière question de V. se réfère à la nage sur le dos et particulièrement à la ventilation.
Il me semble que la procédure efficace pour déclencher l’inspiration au bon moment, dans ce mode de nage comme dans les autres, consiste, comme le souligne V. , à prendre appui sur le mécanisme physiologique lié à la structure anatomique : « il n’existe pas de commande nerveuse automatique de l’expiration ». En conséquence c’est bien la fin de l’expiration volontaire, complète, qui déclenchera l’inspiration par une sorte de mécanisme « réflexe ».
Qu’entend-t-elle par tous les modes possibles ? Postulons le jeu combiné de la durée et du débit, voire du débit croissant. Il faut se souvenir que la réponse spontanée du débutant consiste à ne modifier que la durée. Les premières tâches exploiteront cette tendance et proposeront l’expiration sur le plus grand nombre impair de coups de bras. Diminuer ensuite le nombre impair de coups de bras pour l’expiration complète imposera un accroissement du débit.
L’inspiration se réalise, en dos comme dans les autres modes de nage, au début du retour des bras, lorsque les muscles utilisée en propulsion se mettent au « repos ». Tous les muscles moteurs du bras ont une insertion péri thoracique. Lorsqu’ils sont sollicités à pleine puissance ils requièrent une certaine « fixité » de la cage assez logiquement en apnée et blocage inspiratoire.
La conséquence visible et donc observable de la transformation chez les meilleurs nageurs sera une fluidité des mouvements et une symétrie de la nage rarement obtenue à pleine puissance avec une respiration unilatérale. Notons également que ce dispositif en nombre impair améliore inévitablement le coefficient de ventilation. L’ouverture de la bouche peut effectivement constituer le repère de la phase d’inspiration.
raymond
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Nageuse en dos : connaissance d'un phénomène
Le premier niveau de connaissance d'un phénomène en est la description.
Le déplacement du nageur qui "traverse" une étendue d'eau nous amène à repérer ce qui ce déplace et ce qui produit ce déplacement.
Les images de notre nageuse de dos vont constituer un excellent exercice de description dans les conditions habituelles de l'entraîneur hors du bassin.
L'espace et le temps en seront les premiers référents : quels plans privilégier ?
Pour la durée : où situer un point de départ (et d'arrivée)?
Ensuite les coordinations : les successions, les éléments synchrones.
Et ensuite, à propos de ces images : comment se comportent épaules et bassin?
Des réponses pour rectifier des allégations (voire de l'idéologie) à repérer dans des écrits de notre site et donc à rectifier.
Pour ceux qui voudraient examiner le film avec la fonction image par image, on peut télécharger la vidéo en haute résolution:
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raymond
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TOUJOURS A PROPOS DE LA BRASSE
« Si l’homme a toujours commencé par se mettre lui-même dans les objets de sa connaissance, en leur prêtant une existence et une activité conforme à l’image qu’il se fait des siennes…. ».
H. Wallon dans l’ouvrage de référence cité ( L'Évolution psychologique de l'enfant ) nous met, dès les premières lignes, en garde contre l’illusion d’une vision immédiate et objective du réel. La lecture qu’en fait l’homme passe par une représentation dont le caractère d’interprétation ou de lecture se révèle déformant, voire trompeur.
En 1987, un groupe italien de professionnels de la natation qui participait depuis plusieurs années aux Stages Maurice Baquet, faisant part de ses préoccupations proposait une liste de trois motivations (en ordre décroissant d’intérêt).
De l’ensemble formulé, nous retenions quatre thèmes :
-
accroître ses compétences d’enseignant
-
comprendre la pédagogie de l’action
-
améliorer ses performances en nage
-
être capable d’analyser les nages ( et particulièrement comprendre la brasse ).
Il nous est apparu utile de connaître les « représentations spontanées » des stagiaires.
Préalablement à la pratique en piscine, chaque stagiaire a reproduit sur un schéma la manière dont il se représentait sa façon de nager, c'est-à-dire comment dans un cycle de nage il répartissait ses actions motrices des bras et des jambes.
Une ligne de 10 cm. figurait la durée du cycle ( facilite la vision des pourcentages ).
Au dessus de la ligne le tracé indiquait l’action des membres supérieurs et en dessous celle des membres inférieurs.
Voici regroupé en un tableau l’ensemble des réponses :
Cette représentation minimale ne tient pas compte de la durée réelle des cycles de chacun mais rend bien compte de ce que chacun croit réaliser.
On remarque que 4 stagiaires imaginent une continuité de la propulsion, 2 pensent prolonger par les bras l’action des jambes, 2 envisagent la possibilité d’une superposition des actions propulsives, 2 envisagent un intervalle entre jambes et bras.
On pense tout de suite au problème de la « prise de conscience dissociée de la « réussite en action » évoquée par Piaget et à la validité de sa formule « réussir pour comprendre » ( la réussite étant une condition préalable à une possible prise de conscience des caractéristiques de l’action ).
Les données objectives ont été obtenues en filmant les nageurs passant devant la caméra fixe positionnée derrière un hublot à 10 m. environ du mur de départ.
Pour éliminer les importantes variations possibles liées à l’impulsion initiale, le départ s’est fait sans impulsion au mur, pieds maintenus en surface sans contact.
Par convention, sont déclarés « moteurs » les déplacements des extrémités des membres dans le sens opposé à celui du déplacement du nageur.
Ici, on rend compte de la durée du cycle d’après le nombre d’image et de la structure rythmique ( qui fait abstraction de la durée ) on passe à la structure de nage ( qui intègre la durée ) ; il avait été demandé aux nageurs d’estimer le temps qu’ils allaient réaliser et l’épreuve a également été chronométrée ( temps réels ) :
raymond
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Suite à la question de V. :
la relation centre/périphérie, la construction proximo-distale comporte le rôle décisif des épaules lorsque nous voulons mobiliser les membres supérieurs pour les utiliser en surfaces propulsives...
Quelle analogie avec les hanches en brasse ? Entre hanches/genoux/ chevilles y a-t-il au niveau informationnel et perceptif la même proportion (relation) ? Du point de vue technique quelle orientation des segments pour utiliser la plus grande surface propulsive ? Du point de vue pédagogique, comment se construit l’espace d’action d’une nage qui utilise plus d’effet moteur ?
V.
La construction des gestes locomoteurs chez le brasseur
V. qui m’avait remis ces questions à Mirano et auxquelles j’ai trop tardé à répondre, souhaite approfondir et mieux intégrer les lois de la construction des gestes locomoteurs chez le brasseur. Elle remarque avec pertinence que membres supérieurs et inférieurs se trouvent impliqués dans la propulsion en mettant l’accent sur la meilleure façon d’orienter les surfaces propulsives.
La subordination des segments distaux par rapport aux proximaux ne semble pas discutable en ce qui concerne les membres supérieurs pour lesquels ils ont été le mieux étudiés, et en ce qui nous concerne appliqués dans les propositions de tâches visant l’organisation de la pale dans les actions propulsives des différentes nages dont la brasse..
V. se demande et nous demande s’il convient d’appliquer ce même principe en ce qui concerne les membres inférieurs en comparant : hanches / épaules, bras /cuisse, poignets / chevilles. On serait tenté de répondre affirmativement mais quelques remarques s’imposent en ce qui concerne les fonctions initiales des membres supérieurs et inférieurs et leur fonctionnement sur terre et dans l’eau.
Les membres supérieurs se sont chez les humains pour une fonction de préhension. Et il n’est pas absurde de considérer que cette fonction se trouve conservée pour construire des masses d’eau à propulser immédiatement.
Quelle orientation des segments rechercher pour obtenir la meilleure (et la plus importante) surface propulsive. A l’instar de notre nageuse, les meilleurs brasseurs parviennent à initier la poussée des jambes et pieds en les positionnant rapidement mais nettement très près et à l’extérieur des hanches, l’intérieur des pieds orientés vers l’arrière.
Au terme d’un retour « relâché » qui voit les genoux s’écarter l’un de l’autre plus que ne le font les talons entre eux, brusquement leurs distances à l’axe va s’inverser et l’on verra les genoux se positionner plus près et les talons à l’extérieur.
Ce passage de la fin du retour au début de la poussée est très rapide et la rotation externe des segments distaux plus ou moins marquée selon le degré de souplesse des nageurs.
Cette orientation « technique » des membres inférieurs n’a rien de « naturel ». Une rotation interne forcée des cuisses accompagnée d’une rotation externe forcée de la jambe et du pied n’aurait aucun sens, mieux handicaperait le marcheur ou le coureur sur terre.
C’est pourtant ce que l’on va rechercher chez le nageur de brasse.
Venir s’asseoir entre les talons, intérieur des pieds écartés posant au sol en conservant le buste vertical, sans que cela soit douloureux, constitue souvent un critère de laxité favorable.
Eventuellement un objectif à viser avec beaucoup de patience.
La règle à respecter par l’entraîneur consiste à ne jamais déclencher des situations pénibles ou douloureuses.
La deuxième question de V. concerne encore les nages simultanées qui voit le problème de l’immersion se poser non seulement dans la locomotion mais singulièrement lors des vitesses initiales produites à partir des appuis solides (plots aux départs, parois aux virages).
La posture projectile indéformable se trouve rapidement prolongée par des ondulations « de type mammifères aquatiques) se traduisant par une moindre perte de vitesse.
Elle aimerait connaître, du point de vue physique, comment fonctionne alors le mécanisme propulsif. La question serait à poser aux spécialistes de la mécanique des fluides, que les entraîneurs et avant eux les nageurs, n’ont pas attendu pour adopter cette stratégie.
Confirmation du fait que la « réussite en action » précède toujours une éventuelle prise de conscience.
Et cela est fort heureux pour le pédagogue !
Les jeunes acquièrent rapidement cette compétence pourvu qu’ils soient incités à en réaliser en immersion, aussi bien en orientation ventrale que dorsale.
Procédant d’une ondulation généralisée, celle-ci gagne à être, au début, déclenchée par les mouvements de la tête qui plonge par la nuque et ressort par le menton.
La continuité de l’ondulation est sa vertu première. Se déplacer en une succession ininterrompue de sorties de l’eau et de rentrées dans l’eau par le jeu de la tête en est la première étape. On peut proposer au début de conserver les bras le long du corps. Il est déterminant d’obtenir « une entrée par la nuque » et pour cela, il faut que le débutant dispose du temps nécessaire à la mobilisation de la tête après l’échange ventilatoire. D’où la recherche de l’amplitude obtenue par une élévation accrue du haut du corps sortant de l’eau.
Très spontanément les nageurs auront besoin de l’usage des membres supérieurs pour accroître les sorties de l’eau.
La conjonction des deux mécanismes : plonger par la nuque et sortir par l’usage des bras débouchera sur une coordination fonctionnelle qui sera préservée dans les progrès de structuration de la nage.
Faut-il commencer en surface ou sous la surface pour construire les ondulations ? Cette question semble bien secondaire, tant le passage de l’un à l’autre se révèle complémentaire.
Reste la dernière question du meilleur moment pour passer de la posture rigide à l’ondulation.
Elle me semble liée à la capacité d’apprécier sa vitesse de déplacement et de connaître sa potentialité à la prolonger à la meilleure valeur. En effet, la poussée à partir du plot au mur (solides) procure une vitesse de déplacement nettement plus élevée que la plus puissante poussée sur les masses liquides. C’est donc au cours de cette décélération initiale que se déclenchera l’ondulation.
raymond
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Gaëlle DARME: ‘ la jeune nageuse de brasse ’
Age : 15 ans
Club : AVAN Natation (59) depuis l’âge de 6 ans.
Saison 2010-2011 : 9ème
Son Objectif : se qualifier au Championnat de France Minimes
Record Personnel : 38:76 au 50m Brasse / 1.23:47 100m Brasse / 2.58:73 au 200m Brasse
NAGEUSE en BRASSE : le commentaire de Raymon
En techniciens avertis, nos amis ont bien voulu commenter les images d’un cycle de brasse.
Exercice difficile ou périlleux pour qui ne dispose pas du ralenti ou de l’arrêt sur image.
Ils n’ont pas manqué de relever l’essentiel du fonctionnement de notre nageuse.
L’expiration précède de très peu la sortie de la tête qui pilote celle des épaules assurée par l’action rapide des avant-bras se déplaçant en oblique vers le bas et l’arrière et qui se termine lorsqu’ils se présentent perpendiculaires au tronc. C’est une phase classique de traction. Lorsque les mains cessent de reculer (référentiel : l’eau), les coudes sont à leur écartement maximum. (Les images « de dessus » auxquelles J.C. aimerait pouvoir se référer, le confirmeraient). Le relais est assuré par brusque rapprochement des coudes qui permet aux épaules d’atteindre leur point le plus élevé. Les membres supérieurs terminent alors leur phase « active » avec le maximum de flexion des avant-bras sur les bras à leur point le plus arrière.
Les membres supérieurs poursuivent leur cycle et s’allongent vers l’avant paumes des mains orientées au début vers le haut. Le retour des jambes s’est amorcé et la tête replonge pour replacer l’ensemble du corps (le bateau souligne J.C.) aligné en immersion au moment où se déclenchera la poussée des jambes. Comme le remarque M.B. la durée relative de cette poussée serait l’indice d’une puissance à accroître. Peu avant la fin de cette poussée l’organisation en projectile est remarquable mais ne semble pas durer assez au goût de M.B. parce que, grâce à la dissociation (dislocation) repérée par J.C., seuls les membres supérieurs vont s’élever et progressivement voir les paumes de mains s’orienter vers l’extérieur pour achever vers le haut leur cycle.
Le témoignage de N. nous éclaire sur la genèse de cette construction technique et singulièrement sur la nécessité, pour l’entraîneur, de disposer d’un modèle théorique comportant des passages obligés. Un déclic s’est opéré lorsqu’un obstacle subsistant malgré les apparences et que de très nombreux entraîneurs auraient ignoré ou minoré s’est trouvé surmonté grâce travail systématique sur le corps flottant.
C’est encore en référence au modèle théorique que le travail systématique sur les ondulations (commun aux nages simultanées) est venu compléter d’autres aspects de la construction.
Probablement fort utile aussi l’accent porté sur la construction du « rythme de base » en orientation dorsale, démontrant encore s’il le fallait, l’unité des mécanismes à travers la diversité des modes de nage.
Que tous les intervenants soient remerciés pour leurs précieux commentaires.
Cette année à MIRANO, le stage valorisera un thème : celui des nages simultanées
Nous y attendons les entraineurs passionnés et leurs nageurs.
raymond