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Seule, l’analyse des images permettra de confirmer ou infirmer nos hypothèses.
Si « un fait n’a d’intérêt que dans la mesure où il est déterminé » (Henri Wallon), il est très encourageant de voir les entraineurs avancer des hypothèses et le site remplir sa fonction d’enrichissement collectif à travers la diversité des échanges. (Voir l’article Membres supérieurs et membres inférieurs : identité des fonctions ? )
Ce qui est remarquable dans la lecture du tableau, c’est que tous les nageurs et toutes les nageuses sans exception se comportent de la même manière.
Notre questionnement initial s’oriente vers les lois de la physique et singulièrement vers le premier principe de Newton. En effet, pour qu’un corps modifie son état de mouvement ou de repos en fonction d’un référentiel, il faut qu’une cause intervienne. Trois sont évoquées : changement de vitesse, changement de direction, changement de forme.
La fréquence élevée des battements de jambes plaide en faveur de faibles variations de vitesse instantanée sur la quasi totalité du parcours. Le changement de direction n’est pas repérable en l’absence de changement de sens (virage).
Effectivement, en relative apesanteur, les actions des membres inférieurs (M.I.) ont besoin d’appui sur les autres parties du corps non impliquées dans les poussées qui auront tendance à se déformer. La stabilisation par tenue plus ferme de la planche procurerait cet avantage.
Il me semble que l’on doive également prendre en considération le fait que l’appui sur la planche enfonce l’autre extrémité du corps entrainant par réaction une flexion plus prononcée des jambes sur les cuisses ayant pour conséquence une poussée rétrograde accrue dans leur extension.
Seule, l’analyse des images permettra de confirmer ou infirmer nos hypothèses.
Encore merci à tous les intervenants que nous encourageons à poursuivre les échanges.
raymond
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Membres supérieurs et membres inférieurs : identité des fonctions ?
« Un esprit qui n’est point curieux m’irrite et m’étonne »
Anatole France
Est curieux celui qui a un grand désir de voir, d’apprendre, de savoir. Notre auteur se serait-il insurgé de lire que la responsable du service recherche pouvait se satisfaire d’ « une intime conviction » ?
Le terme « conviction » : idées, opinions que l’on tient pour vraies et auxquelles on est très attaché prend un tout autre sens dans l’expression « pièce à conviction » : élément établissant la preuve évidente et indiscutable d’un fait.
Le fait qui nous interpelle concerne à la fois la formation et l’entraînement des nageurs. Une longue tradition liée probablement à la démarche pédagogique spontanée veut que l’on aborde ce apparaît d’emblée comme complexe en dissociant ses éléments. En les isolant avant de les regrouper ou les coordonner.
Comme toute autre locomotion, l’activité natatoire mobilise dans son fonctionnement les membres supérieurs et les membres inférieurs. Cette mobilisation simultanée implique-t-elle une identité des fonctions ? La course à pied nous semble être une référence intéressante en ce sens qu’elle est originale en ce qui concerne son acquisition, son fonctionnement et dans certains cas son entrainement.
Des FAITS analogues peuvent être relevés : on court plus vite en mobilisant (spontanément) les membres supérieurs et inférieurs que si l’on entrave les membres supérieurs. On n’en tire pourtant pas la conclusion que « les membres supérieurs sont propulsifs en course à pied » ! On ne voit pas les entraineurs en athlétisme déclencher séparément l’entrée en jeu du train inférieur et du train supérieur de leurs élèves.
Selon les contrées, les climats et les « pédagogies » une priorité a été donnée dans la locomotion aux membres inférieurs pour repousser l’eau (nage des terriens dans l’eau, à orientation oblique du corps pour préserver la sortie de la tête) ou une nage plus économique avec le corps plus à plat utilisant les membres supérieurs de manière cyclique pour pulser l’eau. Dans les deux cas, la sortie de l’eau de la tête entraine un enfoncement des membres inférieurs contradictoire avec une poussée efficiente des membres supérieurs dans les nages alternées. Spontanément, dans un processus d’équilibration (remettre le corps à plat), les membres inférieurs subordonnés aux actions cycliques des membres supérieurs déclenchent des battements.
Lorsque l’on réalise isolément des battements de jambes on constate qu’ils propulsent le corps. L’usage d’accessoires pour « immobiliser les membres supérieurs » permet curieusement d’accroitre le rendement des membres inférieurs.
Je dois à la complaisance de Richard, la récolte des données qui suivent et interpellent « l’esprit curieux ». Le protocole était le suivant :
Il s’agit de chronométrer plusieurs manières de parcourir (en bassin de 50 m.) un déplacement jambes seules à vitesse maximale :
- sans matériel, bras dans le prolongement du tronc sans ondulations sous la surface
- avec planche tenue par son bord le plus proche du nageur
- avec planche tenue par son bord le plus éloigné.
On admettra que la poussée initiale au mur sera équivalente mais si cela ne te pose pas de problèmes départ sans contact avec le mur.
La question posée à nos lecteurs : Comment expliquez vous le fait que l’utilisation de la planche accroisse la vitesse de déplacement ?
Direz-vous que la planche est propulsive ?
N’hésitez pas à réagir (votre anonymat sera respecté si vous le souhaitez)
A tous merci
raymond
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Travaux Pratiques
ÉVALUATION pour un ETUDE de CAS
Traditionnellement le chronométrage d’une épreuve d’entrée comparée à la même épreuve en fin de stage fournit une indication macroscopique sur d’éventuels progrès. Elle ne permet pas de distinguer si ces derniers sont dus à des facteurs physiologiques techniques ou autres.
Dans l’intention de pouvoir situer les causes et objectiver les éventuels progrès des nageurs au terme d’une semaine de stage, les organisateurs les ont filmés sous la surface, caméra fixe, au début et à la fin.
Les experts ont retenu les images de Benjamin qui, comme ses camarades, a vécu 10 séances d’entraînement de 2 heures et nagé environ 55 km dans la semaine.
Il vous est proposé de comparer les deux séquences pour relever trois modifications, significatives selon vous, de progrès technique souhaitable.
Dans un second temps, nous vous demandons de suggérer la ou les tâches à l’origine des transformations obtenues dans chaque cas.
Dans vos réponses sur le site, vous pouvez conserver l’anonymat ou vous identifier par plusieurs lettres.
En conclusion, les responsables du stage vous apporteront toutes les précisions sur leur stratégie et leur démarche.
Entrez rapidement dans ce jeu et dites-nous s’il présente à vos yeux de l’intérêt !
Merci
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NATATION MODERNE en 1930
Si l’on tente d’interpréter les rares indices contenus dans cet opuscule d’une vingtaine de pages, on pourrait le dater des années 30.
Que savait-on, que disait-on des nages il y a environ quatre-vingt ans ?
Dirait-on que notre natation en était au stade artisanal ?
Si le premier niveau de la connaissance est celui de la description des phénomènes, les auteurs se trouvent en situation d’observateurs d’une locomotion dont l’essentiel se passe sous la surface. Avant de savoir dessiner les objets en mouvement, il faut apprendre à les dessiner immobile. Les descriptions de l’époque caractérisent les mouvements comme une succession de « temps » avec le souci de considérer successivement les éléments impliqués.
Des références à la mécanique et à ses lois sont évoquées. Des précisions sur l’espace du nageur ou sur les mécanismes en jeu nous paraissent fausses ou approximatives.
Mais qui peut savoir comment nous serons à notre tour jugés à la fin de notre siècle ?
Que vous inspire ce regard sur notre passé ?
raymond
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Travaux Pratiques - Battements dans l’organisation locomotrice en nage alternée
Il semble que pour un certain nombre de participants la réalisation des TP s’est révélée utile pour mettre en lumière certains aspects du fonctionnement des nageurs.
Giuseppe avait été le premier et je crois le seul à distinguer deux séquences dans la vidéo : la première qualifiée par lui de passive suivie de l’active.
Il avait également nommé ce qui constituait l’activité des membres inférieurs en l’assimilant à des battements. A ce stade de travail sur les TP il était le plus avancé.
Dommage qu’il se soit montré terriblement prolixe en ce qui était sans intérêt pour l’avancée vers le but de ce T.P. puis qu’il abandonne la partie « active » en approchant du but.
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Une méthodologie efficace suppose que l’on reprenne la définition de « battre » et de « battements ».
Battre = frapper à coups répétés avec un instrument, nous précise le dictionnaire.
Dans les battements, l’instrument ce sont les membres inférieurs (MI) et ce qui est « battu », ce sur quoi ils agissent de façon répétée, ce sont des masses d’eau. Ce n’est pas dans le dictionnaire mais cela me semble important : pour être « répétés », après le coup il faut « préparer » le suivant (retour).
L’instrument ce serait les membres inférieurs.
Les membres inférieurs agissant alternativement dans le même but, nous nous centrons sur les mouvements de l’un des MI.
Là commence la nécessité d’une description de cette « action élémentaire » (voir aussi GEOMETRIE DES BATTEMENTS dans les nages alternées ).
Le premier mouvement de la phase active dans un référentiel centré sur le sujet a été la flexion des segments du MI, les uns par rapport aux autres, le talon se rapprochant des fesses tandis que la cuisse se portait dans le prolongement du tronc et un peu au-delà. Diminuant considérablement la longueur du levier ce « retour » est relativement bref. Parvenu au point le plus arrière les différents segments vont s’étendre les uns par rapport aux autres et l’ensemble se projeter vers l’avant et vers le haut avec rotation interne du pied pour offrir plus de surface.
C’est un temps fort qui a pour effet de rapprocher le tronc de la verticale (assimilable au frappé). Par réaction à l’inertie des masses d’eau pulsées dans une direction l’ensemble « pulsant » est déplacé en sens opposé.
Coordination : pour lesmembres inférieurs le phasage est de 0,5 (le point hautde l’un correspondant au point bas de l’autre).
Fonction : les battements ont un effet qui ne s’est pas révélé propulseur en ce sens que l’ensemble du corps n’a pas été déplacé vers le haut ! Ils ont eu pour effet de modifier la forme et la direction de l’ensemble du corps dans le sens d’un alignement selon une direction (la verticale à ce stade de destruction du terrien et construction du nageur).
Fonctionnement : le sujet n’a pas eu à inventer ces « mouvements » ; ils procèdent d’un schème locomoteur correspondant à ce qui serait une course en arrière (le pied allant chercher un point d’appui au sol en arrière pour le pousser vers l’avant). Dans la nage ventrale alternée c’est ce même schème qui donne naissance spontanément aux battements, sans qu’ils nécessitent un apprentissage. Dans la nage dorsale, c’est le schème de la course vers l’avant qui est sollicité.
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Prolongement pédagogique : partant de ces considérations et constatations, il convient de se poser la question de la pertinence d’un « apprentissage » des battements de jambes, du travail en trains séparés et des « exercices » en usage dans les pratiques d’initiation et d’entraînement en natation.
C’est également les représentations que se font encore de nombreux intervenants des mécanismes locomoteurs dans l’eau qui se trouvent interrogées. L’idée selon laquelle pour le nageur dans les nages alternées il y aurait deux moteurs, l’un en avant et l’autre en arrière est encore trop largement admise.
Si les quadrupèdes utilisent de la même manière leurs membres sur terre et dans l’eau, il en est tout autrement des bipèdes qui doivent changer radicalement l’orientation du grand axe de leur corps passant de la verticale à l’horizontale. Le TP nous a montré un fonctionnement spontané particulièrement efficace et transférable chez le nageur.
Dans la nage alternée, des considérations anatomiques relatives aux articulations de la hanche impliquent alors la prédominance fonctionnelle d’un mouvement de haut en bas et inversement, peu compatible avec des poussées rétrogrades mais particulièrement adapté au maintien à plat de l’ensemble aligné du corps du nageur.
Les membres supérieurs peuvent alors fonctionner avec le meilleur rendement pour exercer leurs poussées rétrogrades.
Pour compléter l’illustration de la généralisation de cette organisation posturale spontanée d’équilibration, les images de Pierre se déplaçant rapidement à la goulotte par ancrages successifs des mains, mettent le focus sur l’action des membres inférieurs pour conserver la verticalité de son orientation qu’il ne peut abandonner à ce stade de sa construction. On y retrouve le schème de la course à pied. Il ne s’agit plus de mettre le sol derrière soi mais d’aller chercher en avant des masses d’eau à projeter vers l’arrière pour compenser et anticiper toute bascule du tronc vers l’avant et le bas. Transposé à l’horizontale ce même schème (de la course en avant) utilisera la descente des membres inférieurs pour maintenir constamment l’alignement du nageur de dos crawlé.
En fonction de l’importance des perturbations apportées par le travail des membres supérieurs à des endroits précis de leur cycle, des « temps forts » apparaîtront ou non comme cela est repérable dans les images de Roland Matthès.
La question centrale qui demeure : doit-il ou peut-il y avoir distinction ou confusion des fonctions de propulsion et d’orientation dans l’organisation locomotrice en nage alternée ?
raymond