PLANCHONS sur l’USAGE de la PLANCHE
« Plancher » dans l’argot des écoles, nous précise le Robert, c’est subir une interrogation, faire un travail, une démonstration au tableau.
Pour les entraîneurs et trop souvent les initiateurs, l’usage de la planche pour dissocier le travail des membres inférieurs de l’ensemble des mouvements est d’un usage, hélas !, omniprésent.
Qu’est-ce qui pourrait bien justifier une critique d’une pratique consacrée par l’usage ?
Faudrait-il nuancer son efficacité en fonction des modes de nage ou des niveaux de construction des nageurs ? Existe-il des études universitaires sur le problème ? On sait combien ces dernières sont attachées à l’ « isolement des variables » ou des facteurs de la performance, mais ce domaine reste, semble-t-il encore à explorer.
Faisant suite à notre réflexion à propos de la brasse et en demeurant dans le domaine de la propulsion chère à notre interlocutrice ( Pascale ) nous nous sommes penchés sur le travail des jambes en brasse en utilisant ou non la planche.
Nous n’avons malheureusement pas exploré le travail des jambes sans planche, bras le long du corps.
Nous proposons à nos visiteurs la confrontation des images en vues sous marines avec référentiel exocentré, de la même nageuse utilisant (AP) ou non (SP) la planche aux instants caractéristiques du geste : fin du retour des jambes (1), début de l’orientation des surfaces propulsives (2), et fin de poussée (3).
Pour être significative, cette étude se doit d’être complétée par les valeurs temporelles des phases active et éventuellement passive.
IMAGES AP1 SP1
En fin de retour, les talons sont légèrement plus immergés avec planche (AP2) que sans (SP2), par contre les jambes sont plus proches de la verticale sans la planche, ce qui impliquerait une meilleure et plus longue poussée rétrograde.
IMAGES AP2 SP2
L’orientation des surfaces propulsives se réalise plus loin des hanches avec planche que sans planche. Il en résulte logiquement une distance de poussée inférieure avec la planche que sans.
IMAGES AP3 SP3
En fin de poussée, l’extension complète se termine plus en profondeur avec la planche que sans la planche. Comme démontré dans un article précédent, il en résulte un maître-couple supérieur et donc un freinage plus important avec la planche.
Nous laissons à nos lecteurs le soin de tirer de l’étude de ces images leurs conclusions pour persévérer dans l’utilisation irréfléchie des accessoires ou pour évoluer vers d’autres solutions en adoptant l’attitude expérimentale.
Dans un prochain article nous aborderons la dimension pédagogique de l’évolution des nageuses dont nous avons exploité les images.
raymond
Commentaires
Le 20 mai, lors de mes trois séances hebdomadaires de nageur, sont effectuées des longueurs de brasse avec les seuls membres inférieurs bras le long du tronc pour qu'à chaque flexion de m. inf. les mains touchent les talons (proposition "gymnique" pour mobiliser les hanches).
Outre les repérages tactiles et autres, la tête doit se libérer des tensions de la nuque, des épaules, du haut du dos et des appuis possible des bras vers le bas ou sur la planche et résoudre les temps expiratoires et inspiratoires, ce dernier rapide.
D'où l'intérêt de l'abandon de la planche pour mobiliser les m. inf. et cela dans toutes les nages, obligeant des redressements vertébraux nécessaires...
C'est en "planchant" sur "les tâches" que nos corps se transforment et apparaît cette intelligence créatrice qui oeuvre dans nos pratiques.
Par la pratique des tâches, les transformations apparaissent et se révèlent.
Je constate que les activités dans certaines piscine tournent autour des "pratiques à la mode" : vélo, pilatre, latino... surtout en "terrien", tout sauf nager.
Selon les images proposées, l'ouverture bras tronc est plus visible avec la planche, mais cette ouverture est passive.
Si l'on demande de nager sans planche, sur le ventre, alors que les mains "touchent" en permanence l'air, toute la musculation des muscles les plus profond de la colonne deviennent actifs ainsi que les muscles postérieurs du tronc.Inversement que les mains soient "dans l'eau" sur le dos, ouvrant ainsi la cage thoracique et "creusant" le haut du dos.La persévérance est de mise surtout au début.
Veillons aussi à demander "un recul du menton" qui "aligne" la nuque et le dos plutôt que baisser la tête qui entraîne un "bombé" du dos plutôt que le "creuser".
Je remarque que les "sportifs" que j'observe à la salle que je fréquente, chargent pour faire du muscles, ils deviennent plutôt "raide" et avec un "dos rond". Psychiquement, selon moi, cela peut vouloir dire "j"en ai plein le dos".
Raymond insiste sur la nécessité de l'endurance, j'ajoute celle de la souplesse comme premières qualités physiques du corps humain.
"**Une once de pratique vaut mieux qu'une tonne de théorie**"
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.