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QUAND L’ ATTITUDE EXPÉRIMENTALE S’EN MÊLE !!!

 

La préparation de nos futurs représentants en équipe nationale s’anticipe et des stages regroupent nageuses et nageurs des différentes spécialités. Ces stages sont pour des entraîneurs l’occasion de vivre cette préparation à plus ou moins long terme et de se former en participant à la formation de notre élite.

A cette occasion, un événement significatif s’est produit dans un groupe de spécialité sollicitant l’observation, la mesure et l’interprétation des données. Les formes traditionnelles des séances d’entraînement impliquent des parcours en nage complète et en trains séparés. Chronométrés, ces parcours fournissent une hiérarchie de résultats qu’il convient ensuite de comparer, d’analyser ou d’interpréter. Lorsque cette analyse se produit, elle va mobiliser les représentations et les connaissances des entraîneurs si une ou plusieurs données interpellent.

Une nageuse s’est révélée être la plus rapide en brasse et une des moins rapides en jambes de brasse seules (avec planche). L’idée selon laquelle les jambes jouent en brasse un rôle essentiel n’est guère contesté.

Mettre en évidence les facteurs de la performance contribue à mieux les exploiter. Parmi les facteurs le plus souvent évoqués on retiendra le rôle des moteurs bras, moteurs jambes, les coordinations mais également la puissance et parfois le rendement. On se trouve donc amené à isoler des éléments pour les faire intervenir sur une même distance. Ainsi on attribue au nageur le facteur déterminant ou prédominant de sa performance. Comment notre jeune nageuse pouvait–elle se montrer plus performante en dépit de sa faiblesse en jambes seules ? La première interprétation de ce paradoxe apparent a débouché sur deux hypothèses : elle est meilleure en bras, elle a une meilleure coordination.

Plus perplexes, des entraîneurs d’un autre groupe ont suggéré de filmer les nageuses sous la surface passant devant la caméra fixe. 

 

 

 

 

 

 

 

Le film a ensuite été visionné et pour chaque nageuse une image a été retenue correspondant à l’instant pendant lequel « la surface projetée » est la moins importante. Il est intéressant de noter que pour toutes les nageuses cet instant se situait toujours à la fin de la poussée des jambes. Elles vous sont présentes ci-dessus.  

L’analyse des images prenant en compte le modèle théorique « projectile – propulseur » a permis de centrer l’attention, non plus sur les seuls aspects « propulseur » mais sur celui dont ils ne peut être isolé : l’aspect projectile.

La nageuse la plus performante présente la double particularité d’un meilleur alignement de l’axe de son corps sur l’axe de déplacement et de l’immersion réduisant considérablement le maître-couple. Beaucoup moins freinée que ses camarades son « rendement » de haut niveau compense provisoirement et favorablement sa puissance moindre.

On peut se féliciter d’avoir eu des entraîneurs mobilisant leurs connaissances en adoptant l’attitude expérimentale, en objectivant des faits par l’usages d’outils prolongeant leur vision immédiate. Nous ne pouvons qu’encourager nos collègues de s’engager dans la même voie.

M.

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Commentaires   

#1 Pascale 23-04-2015 00:03
Il serait interessant de filmer ces nageuses en propulsion uniquement jambes afin de s' assurer que ce décalage de posture n'existe pas quand une planche est utilisée. Il me semble que cela conforterait l'importace de la construction du corps propulseur.
Pascale
#2 raymond 25-04-2015 20:20
Merci Pascale pour ce commentaire.

Effectivement il serait utile de compléter l'étude avec d'autres images dont celle du déplacement en jambes seules.

L'attitude féconde serait alors d'émettre des hypothèses sur ce qu'elles apporteront.
En comparaison avec les images en nage complète :
- en Jambes seules avec planche les pieds descendront-ils plus ou moins ?
- en jambes seules sans planche, descendront-ils plus ou moins qu'avec planche ?

Avancer des hypothèses, c'est mobiliser des connaissances et alimenter les compétences !
Nous attendons avec impatience, celles de Pascale et aussi de nos autres visiteurs.
R.
#3 Gérard GOSSET 21-05-2015 20:43
Gérard GOSSET

L'axe vertébral doit être tonique, "la barque", nous mettons trop peut être d'attention aux propulseurs "périphériques" ou 'd'action" au détriment de l'aspect "postural" de l'axe vertébral qui sollicite les mucles profonds propres à la statique verticale.

sinon trop de tonicité des abdominaux, du psoas, provoque un abaissement des membres inférieurs, surtout si les hanches manquent de souplesse, dont le "ligaments de Bertin", cela se constate avec la cambrure du bassin qui peut être très marquée.

De même que l'action des m. sup. pour propulser mobilise les abdo. qui se contractent aussi.

Vouloir "faire bien", contracte souvent l'ensemble qui se "raidit" inutilement.

Constatons, la qualité du corps flottant, si tout la partie postérieure du corps (des mains, du dos, du bassin, aux talons) est en contact avec l'air:
"horizontalité et indéformabilité du corps permettent de déformer l'eau..."(p. 56 Ndd)

Pardon, vous n'avez pas le droit pour l'instant.