APPUI ! QUAND TU NOUS TIENS
La pérennité d’une pratique pédagogique efficace ne peut s’inscrire en contradiction avec les lois connues des sciences de l’homme.
On peut lire dans le document fédéral censé guider l’activité des formateurs et entraîneurs :
« Dans la réalité le nageur prend appui sur une grande masse d’eau et projette son corps vers l’avant à partir de cet appui. »
Le Robert nous précise : appui « action d’appuyer, de s’appuyer sur quelque chose » et nous renvoie donc à « appuyer ». Ce dernier terme est éclairé par : « maintenir, soutenir, tenir, reposer, supporter, affermir, arc-bouter. Pas la moindre notion de déplacement, de mouvement !
Le « point d’appui » est un point sur lequel une chose s’appuie.
De là à renforcer l’idée que le nageur fonctionne comme le marcheur est à craindre.
Point de rebroussement ou boucle, nos visiteurs ont eu, dans des articles qui précèdent celui-ci ( RECUL OU REBROUSSEMENT ; LE MODELE DE LA ROUE ), la démonstration du recul des surfaces propulsives mobilisant des masses d’eau dans le mécanisme de locomotion des nageurs.
« Rapporté au phénomène réel, que signifie orienter les surfaces motrices vers l’arrière lorsque l’on observe les déplacements latéraux des phases sous marines des bras ? »
Le « phénomène réel » est vraisemblablement constitué par la trajectoire sous-marine d’un membre supérieur mu par des groupes musculaires du nageur. Le nageur constitue un « volume déformable » réparti de chaque coté d’un plan vertical contenant son axe de déplacement. Tous les « déplacements latéraux » en seront la conséquence inévitable ou nécessaire. Approximativement son grand axe tend à épouser l’axe de déplacement. Pour éviter les dérives latérales trop importantes de ses actions propulsives, le nageur sera amené à utiliser un « roulis » amenant les surfaces propulsives à se répartir de part et d’autre du plan vertical contenant l’axe de déplacement de façon à « axer » ses poussées. La grandeur des « rotations » repérées dans les nages alternées approche souvent les 45° de chaque coté. Effectivement « plusieurs groupes musculaires différents se succèdent dans la production des forces » et cela n’est nullement contradictoire avec le fait que la poussée soit orientée vers l’arrière, bien au contraire. Non contradictoire également avec le fait que la résultante des forces puisse s’exprimer en intensité croissante dans leur coordination.
C’est ainsi que s’organise le nageur pour obtenir le meilleur rendement.
Les choses vont se compliquer lorsqu’il recherchera la puissance maximale pour produire sa plus grande vitesse de déplacement. Sollicité à sa plus grande puissance, le grand dorsal amène le membre supérieur vers l’extérieur et subordonne l’action du grand pectoral qui amenait le déplacement des avant-bras et main à se répartir de part et d’autre du plan vertical contenant l’axe de déplacement du nageur.
C’est alors que les membres inférieurs entent en jeu plus intensément pour conserver à l’ensemble le meilleur alignement possible.
Il y a là « une logique de l’action » à laquelle les représentations des entraîneurs doivent se soumettre ou s’adapter.
raymond