Pédagogie

"A travers les écrits de Raymond, pensés comme produits provisoires dans sa construction, nous proposons de redécouvrir la dynamique de sa pratique et de sa pensée bref de tenter une élucidation du processus de construction de sa compétence d’intervention."

Les tests de Ecole de Natation Française ( détournent les enseignants de la matière qu'ils doivent enseigner )

L’auberge espagnole qui détourne des fondements didactiques spécifiques que nous devrions faire pour chaque discipline

La natation course, la natation synchronisée, le water polo et le plongeon ont été regroupés en une seule et même fédération de natation. On peut penser que la raison de ce regroupement provient du fait que ces disciplines se pratiquent dans le même substrat, l’eau en grande profondeur (l’élément liquide n’étant que le substrat de réception du plongeur).

Les courses en athlétisme, la danse classique, le handball et la gymnastique sont des disciplines qui font partie de fédérations distinctes bien qu’elles se pratiquent toutes sur la terre ferme. Force est de constater que nous n’observons pas de rapprochement à des fins « pédagogiques » entre les courses, la gymnastique, la danse et le handball alors que ces disciplines partagent le même substrat.

Dans les faits, quand des rapprochements à des fins pédagogiques interdisciplinaires s’opèrent ils sont dictés par la nature de l’activité. De nature acrobatique le plongeon et la gymnastique ; de nature artistique  la natation synchro et la danse. Un rapprochement entre water polo et handball ne serait pas surprenant, ce sont deux disciplines de même nature : concevoir des stratégies plus rusées que celles imaginées par l’équipe adverse pour marquer un plus grand nombre de buts.

En revanche nous ne devrions pas observer de rapprochement pédagogique entre les courses en natation (locomotion dans l’eau) et les courses en athlétisme (locomotion sur terre). Deux locomotions de nature différente et dont les principes d’action sont différents (principes d’action soumis à des lois de la physique différentes liés aux substrats).

Le concept pédagogique de « pluridisciplinarité » qui mêle natation, natation synchronisée, water-polo et plongeon sur lequel se fonde les tests E.NF fait perdre un temps précieux aux apprenants mais surtout détourne les enseignants des fondements didactiques de la discipline qu’ils doivent enseigner rapidement et efficacement à tous les élèves : la natation.

« Toutes les dimensions des pratiques institutionnelles (natation synchronisée, plongeon, water-polo) s'offrent à l'enseignant dont la référence se limite aux aspects formels. Est-il préférable d'opter pour une telle diversification ou pour une différenciation dans la natation (locomotion dans l'eau), très riche et porteuse de possibilités ultérieures d'intégration dans les disciplines associées ? » (R.C.)

 

Centrer les enseignants sur les fondements de la natation 

Un chercheur français spécialiste de l’éducation, Philippe MEIRIEU nous donne un précieux conseil :

« Il est nécessaire que les enseignants aidés par les didacticiens fassent et refassent un effort pour clarifier les enjeux de leurs pratiques, trois questions fondatrices doivent, à mon sens, structurer cette réflexion :

« Qu’est-ce qui vaut la peine d’être enseigné ? »

« Qu’est-ce qui est enseignable dans ce qui vaut la peine d’être enseigné ? »

« Quelles sont les conditions pour que l’enseignable soit véritablement enseigné ? »

Il se trouve que le didacticien de la natation, Raymond CATTEAU a répondu à ces questions fondatrices et nous propose un modèle théorique de fonctionnement du nageur et un plan de construction du nageur remarquablement efficace.

 

Proposition : passer des tests ENF aux « six niveaux de construction du nageur »

Un entraîneur compétent doit pouvoir repérer le niveau d'action du nageur entraîné et percevoir ce qui fait précisément obstacle à ce nageur  pour passer à un niveau d'action plus efficace et non pas proposer une diversité de choses en espérant que l'une d'entres-elles le fera bien progresser.

Ce que propose un entraîneur doit être ciblé (pour tel nageur je vise telle transformation et pour cela je propose telle tâche) nous ne devons pas laisser croire que la pédagogie procède en faisant tout et n’importe quoi, n’importe quand.

« Les six niveaux de construction du nageur » proposent d’accompagner l’élève à franchir les obstacles imposés par les lois de la nature afin que l’élève devienne nageur et toujours meilleur nageur.

Ces six niveaux de construction s’appuient sur le modèle théorique de fonctionnement du nageur « corps projectile et propulseur ». Le modèle théorique de fonctionnement du nageur permet de définir des principes d’action. Il devient dès lors possible de repérer des niveaux d’action.

Le plan de construction du nageur en six étapes permet à l’enseignant de concevoir en connaissance de cause le cheminement pédagogique qui va permettre à l’élève de se construire en nageur efficace.

Le nageur pourra ensuite mettre à profit ce qu’il aura construit - une locomotion dans l’eau efficace - dans les autres disciplines aquatiques.

 

Marc (mars 2017)

Des obstacles épistémologiques et autres

 

Empirisme : Est empirique ce qui ne s’appuie que sur l’expérience (la pratique courante) ; ce qui reste au niveau de l’expérience spontanée et commune, l’empirisme n’a rien de rationnel ni de systématique.

Autorité : confiance, obéissance imposées, supériorité de mérite, de séduction, sans tolérer de discussion, sans consulter personne .

 

Histoire : à l’échelle du temps, la natation sportive en est à ses débuts. (environ un siècle).

  • 1928 J. WESSMULER le meilleur nageur du monde de l’époque nage le crawl tête hors de l’eau

  • 1933 Des nageurs japonais immergent leurs têtes jusqu’aux sourcils en crawl. Apparition de « la brasse papillon » dans une épreuve de brasse puis du « papillon »

  • 1976 des nageurs immergent leurs têtes en dos et en crawl

 

Evolution du record du Monde 100 NL hommes et femmes :

  • 1935 : 56’’6 1’04’’6

  • 1945 : 55’’9 1’04’’6

  • 1955 : 54’’8 1’04’’6

  • 1965 : 52’’9 58’’9

  • 1975 : 50’’5 56’’2

  • 1985 : 49’’2 54’’7

  • 1995 : 48’’2 54’’0

  • 2005 : 47’’8 53’’5

  • 2015 : 46’’9 52’’0

 

Les efforts de rationalisation de la pratique de la natation et d’explication de son fonctionnement n’en sont qu’aux balbutiements.

  • 1965 « E.R.P » et première « structure rythmique » du nageur

  • 1975 « E.R.P + Information » R. CATTEAU après conférence de J.PAILLARD

  • 1977 « Digne dingue d’eau » film sur la pédagogie de la natation de

  • 1979 Etude FSGT « Comment les hommes construisent la natation ? » A. CATTEAU et Y. RENOUX

  • 1990  Modèle théorique de fonctionnement du nageur « Corps projectile propulseur »

 

Science:

1) savoir faire que donnent les connaissances, l’expérience, l’habileté

2) ensemble des travaux d’une valeur universelle ayant pour objet l’étude des faits et de relations vérifiables, selon des méthodes déterminées (observation, expérimentation, hypothèse, déduction).

Ou pseudo science : si l’aventure de la théorie de la portance avait été consciente ce serait une supercherie ; de toute bonne foi (paralogisme) des auteurs sont tombés dans le piège de l’oubli, de confusion, de référentiel, attribuant ainsi au nageur des mouvements qui n’étaient pas les siens. Ces auteurs ont commis l’imprudence de tirer des conclusions mécaniques de la cinématique qui exclue toute causalité. Très curieusement cet égarement théorique n’a entrainé aucune modification repérable des pratiques.

Où en sont actuellement les « sciences » de la natation ? Quels rapports avec la « recherche » ?

 

Expérimentation : triomphe de la pensée spéculative !

Décisions arbitraires, en dehors de toute expérimentation, telles celle mentionnée par le collègue signalant l’obligation de test sur 50 m. jambes seules en Allemagne, ou encore chez nous le passage obligé par les tests ENF pour accéder à la pratique sportive.

 

Evolution technique : elle est fort heureusement le fait des nageurs et non des entraîneurs qui en justifient a postériori la pertinence.

La brasse sous la surface (brasse coulée) s’est révélée très tôt plus rapide. Son usage en a été autoritairement et rapidement limité en compétition. Avant que cette solution soit généralisée à toutes les nages, ce sont les nageurs qui les ont mises en œuvre. Malgré l’opinion de très nombreux entraineurs préconisaient de « déjauger » !

 

Aux J.O. de Montréal, Matthès est favori dans les épreuves de dos en nageant selon ce principe à la mode mais ce sera Naber, plus immergé et plus à plat qui gagnera.

 

Désormais, dans tous les modes de nage les meilleurs nageurs s’immergent.

 

La règle du plus grand nombre : « La raison du plus fort est toujours la meilleure » nous dit La Fontaine dans une fable.

« tout le monde le fait, donc…. ! » argumente un entraineur, cela doit avoir une utilité (sic).

On le mettrait en difficulté si on lui demandait : quelle utilité ? On se trouve en présence de croyances et non de connaissances.

Les méthodes actives en éducation se révèlent particulièrement performantes, les faits le prouvent. Elles n’en sont pas moins très minoritairement en usage. La raison est qu’elles demandent de la part des enseignants une formation bien plus poussée. (Piaget).

 

La résistance au changement : on la connait assez fréquente chez les personnes âgées mais elle se repère également (paresse intellectuelle ou attachement à un dogme) chez des sujets plus jeunes se satisfaisant d’un modèle qui les a fait fonctionner jusqu’à présent. S’approprier un nouveau modèle intégrant en le dépassant le précédant ne suscite pas chez eux le besoin ou l’envie de l’expérimenter.

 

Entraineur imitateur - Entraineur innovant.

De l’aveu de très nombreux entraineurs, ce qui constitue le contenu de leurs séances est largement conditionné par les exercices qu’ils ont eux-mêmes vécu lorsqu’ils étaient nageurs, puis ce que font leurs collègues, vient ensuite ce qu’ils peuvent trouver sur internet et en dernière analyse ce qui est suggéré dans des ouvrages techniques. Nous ne ferons pas référence aux « moutons de Panurge » mais nous ne pouvons pas qualifier de connaissances ce qui, dans ces conditions guide leurs actions.

Il faut également admettre que de nombreux nageurs se transforment malgré leur entraineur en fonction des contraintes des situations et de la recherche de l’économie.

L’entraineur innovant s’est construit une représentation de la façon dont ses nageurs devraient fonctionner. Que ce soit par démarche tâtonnante ou en référence à un modèle théorique, ils suivent ou modifient leur projet en fonction de l’observation de l’évolution ou l’analyse des transformations observées.

Nous postulons qu’ils devraient être les entraineurs de demain.

 

Formation des entraineurs et des cadres techniques :

Comment et sur quelles bases est-elle organisée ? Ou tout simplement absente !

En conséquence : extrême diversité des niveaux d’intervention, d’autorité, de connaissances.

Nous savons qu’une formation efficace commence par une pratique. Par un travail en commun pour résoudre les problèmes rencontrés par les nageurs entrainés.

Une pratique « théorisée », fondée et justifiée s’ouvre vers des dépassements, de l’innovation et de l’expérimentation.

Pour former les nageurs de demain il faut également former sur de nouvelles bases les entraineurs de demain.

raymond

 

 

PREPARER UNE SEANCE

OU

CONSTRUIRE LA SEANCE

 

Ceux qui fréquentent habituellement les piscines seront un jour nécessairement trouvés en présence d’un tableau scrupuleusement rempli par l’entraîneur et relatant en détail une suite d’exercices réalisée par un groupe donné à la séance d’entraînement.

Les distances, les nages et leurs modalités d’exécution (complète ou trains séparés), le nombre de fois et l’indication d’une intensité... Etc.

On ne peut pas exclure des « curiosités » telles que nager d’un seul bras et il m’est arrivé de voir d’une seule jambe (sic) ; tant il est vrai que la structure mentale de quelques entraîneurs se complait dans une vision analytique du monde (simple addition des éléments) !

Face à l’extrême hétérogénéité interne des groupes dont chaque participant se trouve à un niveau spécifique de son propre développement, à un degré donné d’appropriation ou de consolidation d’une acquisition posturale ou motrice, il y a assez peu de chances que l’exercice proposé à tous soit celui qui lui convienne particulièrement.

Ajoutons que l’entraîné après avoir « lu » le volume et l’intensité du programme est souvent incité à « modérer » ou moduler l’effort qu’il va produire en fonction de la séance dans son ensemble.

Psychologiquement cela est pour l’entraîné moins stimulant que la nature de l’exercice annoncée juste avant sa réalisation.

Depuis de nombreuses années à Dinard, un problème comparable se pose dans la « formation » de ceux qui auront la mission de construire les nageurs de demain.

Un temps considérable est consacré à la « préparation des séances » dont l’inconvénient majeur est d’envisager une suite de tâches pour un élève imaginaire, hypothétique, et non un « apprenant » donné à qui on va poser un problème à sa mesure, et qui à travers quelques tâtonnements, apportera une, « sa » solution. Après avoir modifié ou stabilisé cette première réponse, il aura transformé sa manière de faire, prélude à de nouveaux problèmes à résoudre.

Il semble bien que ce soit à travers de nouvelles contraintes que les formés soient amenés à réaliser ce progrès décisif consistant à évaluer avec précision le niveau de construction et de fonctionnement d’un débutant pour lui proposer un progrès possible et nécessaire à travers la réussite d’une tâche spécifique. Et ainsi de suite.

La disparition des préparations de séances dégagera un temps appréciable pour le consacrer à la connaissance « fonctionnelle » du principe d’action et des niveaux de l’action du nageur ainsi que des indicateurs lisibles de ces niveaux chez chaque débutant ou nageur en construction.

raymond

 

 

À la recherche d’une performance :

la démarche, la natation et le cadre de la locomotion sur terre

 

Suite à la question de BM:

 

Bonjour,

Nous nous sommes rencontrés lors du dernier séminaire à Dinard durant lequel j'étais stagiaire.

J'ai fait le choix de poursuivre ma formation cette année dans  un autre domaine (celui de la préparation physique) et durant un séminaire portant sur l'amélioration de la foulée  chez le sprinter j'ai été confronté à une situation que j'ai eu l'impression d'avoir déjà vécue.

En effet lors de ce séminaire, l'intervenant, entraîneur des coureurs de sprint d'un club d'athlétisme de renom à développé 6 paramètres autour desquels selon lui la foulée du sprinter s'organise (je cite) :

- le placement : organisation du corps au moment de l'appui

- le déplacement : déplacement du bassin sur l'appui

- le griffé : action du pied d'avant en arrière

- le travail du pied : capacité de rebond, création de force sur l'action du pied

- le caractère des tensions : fonctionnement pliométrique

- le rôle des membre libres : utilisation du balancier

Pour chacun de ces paramètres il nous était proposé différentes situations visant à faire progresser l'athlète sur tel ou tel aspect que l'on pourrait comparer aux dits "éducatifs" en natation.

Par exemple :

  • pour améliorer le placement : effectuer différents types de  "skipping " ;

  • pour améliorer le déplacement : effectuer différentes foulées bondissantes ;

  • pour améliorer le "griffé" : effectuer des déroulements plantaires ;

  • pour améliorer le rôle des membres libres : supprimer ou amplifier l'utilisation des mouvements de bras pour, je cite, "permette à l'athlète de mieux ressentir le placement du bassin".

Et tous ces exercices de développements sont souvent visibles dans l'entraînement de haut niveau en sprint.

Je ne jette absolument pas la pierre à cet entraîneur qui je n'en doute pas à déjà dû faire progresser bon nombre d'athlètes, j'ai simplement l'impression de me retrouver face aux mêmes problématiques que nous pouvons retrouver sur le bord des bassins en natation: des problèmes pas véritablement identifiés auxquels on propose des situations qui, on croise les doigts, modifieront l'organisation de l'athlète.

J'aurais souhaité savoir si selon vous, la démarche que vous proposez en natation est utilisable dans cette discipline ?

Si oui quelle démarche puis-je avoir pour identifier les problèmes posé aux sprinteurs, et ainsi trouver des situations modifiant véritablement leurs manière de s'organiser?

Dans l'attente de vos réponses, veuillez pardonner toutefois les évidentes erreurs de langage, j'ai cherché à m'exprimer avec les mots qui me semblaient justes.

Cordialement,

BM

 

La manière dont nous pensons et celle dont nous nous exprimons sont intimement liées.

 

« Le désordre qui règne dans l'emploi que nous faisons du langage entraîne un désordre correspondant dans notre pensée, notre réflexion. Une pensée confuse ou incorrecte se répercute et se reflète dans nos modes d'expression, d'où une communication verbale entre individus incertaine ou déformée. »

Alfred Korzybski

 

Nous remercions très sincèrement notre ami BM de nous faire partager une réflexion à propos d’une « formation » complétant celle qu’il a vécue lors du dernier séminaire de Dinard.

Nous restons dans le domaine de l’activité sportive à la recherche d’une performance dans le cadre d’une locomotion sur terre : un parcours de sprint. L’intervenant propose de prendre en compte 6 paramètres constitutifs selon lui de la capacité à courir à la plus grande vitesse.

Avec pertinence et à partir d’un cadre de référence utilisé à Dinard, BM évoque des analogies dans les problématiques dans lesquelles les « problèmes abordés » ne sont pas clairement identifiés.

Immanquablement la pensée spéculative et l’idéologie (le monde imaginé de l’entraineur substitué à la réalité) vont conduire à des impasses.

Le thème du regroupement est formulé comme suit : « amélioration de la foulée chez le sprinter » deux questions émergent :

1) la foulée est-elle constante du départ à l’arrivée de l’épreuve ? Qu’en est-il des activités dites cycliques ?

2) sur quels aspects « mécaniques » ou biomécaniques portent les conditions d’améliorations possibles ?

Une référence à la haute performance devrait nous aider à clarifier le problème !

L’amplitude, la fréquence et la vitesse moyenne produite ne cesse de varier entre le départ et l’arrivée. Chaque « foulée » comporte une phase d’accélération suivie d’une perte de vitesse.

Si l’on considère l’organisation d’un cycle, d’une « foulée », il est classique de distinguer deux phases : celle où les membres sont en contact avec le sol (le posé) et celle pendant laquelle il n’y a plus contact (le levé). Chaque phase comporte une flexion des différents segments du membre inférieur les uns par rapport aux autres enchainée à leur extension.

L’impulsion « propulsive » ne devient possible que lorsque l’articulation de la hanche passera à la verticale de l’appui dans la seconde sous phase du posé.

Les didacticiens de la discipline analyseront la liaison entre la mise sous tension (évoquée par l’entraineur) des muscles extenseurs de la jambe sur la cuisse préalablement à leur extension lors du posé à la recherche du meilleur rendement. (Capacité de rebond) ! La gestion de la puissance des impulsions tout au long de l’épreuve sera certainement envisagée.

On notera avec intérêt que l’entraîneur a à sa manière évoqué l’organisation posturale en précisant « au moment de l’appui ».

La notion de « griffé » doit impérativement être clarifiée et située. Dans les années 50 des entraîneurs évoquaient déjà cette idée que le pied pouvait se porter d’avant en arrière dès le posé, ce qui est une impossibilité mécanique avant que la hanche ne soit passée à la verticale de l’appui.

N’ayant pas l’expérience de la pratique d’entraînement en athlétisme, je ne puis que souhaiter que les personnes compétentes nous apportent leur éclairage « instruit » en la matière.

Selon toute vraisemblance la démarche proposée en natation serait profitable au développement d’autres disciplines. L’attitude expérimentale s’imposerait pour progresser en connaissances.

raymond

 

Travaux pratiques - A propos de l’équilibre et des fonctions d’équilibration (A)

 Un travail d’analyse d’images sous la surface.

 

Résumé des séquences précédentes :

C’est une classe d’enfants de 8 – 9 ans.

Tous ont parcouru à la goulotte des centaines de mètres en variant l’orientation, le sens et les amplitudes, fréquences et modalités de déplacement des mains.

Ils se sont éloignés du bord en se déplaçant en suspension à la perche haute, de face, de dos, de profil.

Ensuite à la perche à fleur d’eau.

Ils n’ont pas encore abordé l’immersion systématique de la tête. 

Dans les images qui suivent ils doivent se déplacer à la ligne d’eau et se croiser.

Pour faciliter la communication et éventuellement les échanges, nous appellerons « V » l’enfant qui lors du croisement passe devant l’autre et « R » l’autre.

 

 

Votre travail d’observation consiste à :

1)  choisir  un enfant

2)  décrire ce qu’il fait (lire les images)

3)  Interpréter son fonctionnement (pourquoi il fait...) ?

4)  de quelle fonction pourrait-on y voir des « préludes »  ou  « structures d’accueil » pour la construction du nageur ?

5) pouvez vous les transposer dans le fonctionnement d’une nage alternée ?

6) Commentaires personnels.

raymond

 

Travaux Pratique - Encore deux analyses

 

1 - TP Etienne

 

Observation de la situation 

 

Une ligne d'eau est tendue dans le bassin

Deux filles prennent appui dessus 

la fille la plus proche de nous (fille B) est en appui sur la ligne et ne se déplace pas.

L'autre fille (A) derrière la première se déplace le long de la ligne vers nous. Pour cela, A est amenée à contourner B. 

Comment A s'y prend t-elle pour contourner B ?

 

1) Observations / Descriptions

 

Posture:

Sa tête est constamment hors de l'eau 

Alignent tête-tronc sur le plan vertical

 

~ "A" se trouve très proche de B et doit la contourner ~

 

Que font ses bras ?

Sa main droite est en appuie sur la ligne (à droite de B)

Sa main gauche passe derrière B pour s'ancrer à la ligne (à droite de la main gauche de B)

Sa main droite avance et s'agrippe à la ligne (à gauche de la main droite de B)

Elle passe son bras gauche sur la ligne d'eau pour la faire passer sous l'aisselle 

Elle ramène sa main droite à gauche de B

Sa main gauche se décale alors à gauche de la main gauche de B

 

Que font ses jambe ?

Ses jambes sont systématiquement dans son espace avant.

 

1) Avant le contournement de B:

Léger mouvement de flexion extension 

2) Pendant le contournement de B:

Ses jambes remontent plus haut dans son espace avant. Changement d'orientation de la poussée (vers l'avant et le haut) et augmentation du rythme / intensité 

3) Apres le contournement de B:

Léger mouvement de flexion extension 

 

2) Interprétation

 

La fille "A" utilise ses bras pour se déplacer en se tractant à la ligne d'eau.

N'ayant manifestement pas encore construit le corps flottant, elle s'organise pour garder la tête hors de l'eau et maintenir le grand axe de son corps aligner au plan vertical. Ses jambes lui permettent de s'équilibrer sur cet axe. 

 

~ Comment ? ~

La jeune fille est soumise à deux forces:

La pesanteur qui s'applique sur son centre de gravité (au niveau du bassin) et l'attire à la verticale vers le bas

La poussée d'Archimède qui s'applique sur son centre géométrique (près du nombril) et la pousse à la verticale vers le haut

 

-> Pour rester en position verticale, ses jambes décrivent un mouvement de pédalage lui permettant de maintenir sur centre de gravité sous son centre géométrique (objectif: couple de redressement proche de 0).

 

3)  Liens avec la construction du nageur

 

- Pour se propulser, A utilise ses bras en se tractant à la ligne d'eau 

- Pour s'équilibrer, A utilisé ses jambes subordonnée dès jambe.

 

4) Commentaire personnel

 

Par l'observation de cette situation nous avons remarqué que l'action équilibratrice des jambes est subordonnée à l'action propulsive des bras. Le déplacement du corps de la jeune fille dans l'espace fait varier en permanence la position de son centre géométrique par rapport à son centre de gravité. Aussi pour rester "debout dans l'eau" elle mobilise ses jambes qui prennent appui sur des masses d'eau et les pulse de façon à maintenir son bassin verticalement sous ses épaules. Ces mouvements sont coordonnés de manière inconsciente par le cervelet. 

 

Si l'on transpose cela dans la nage alternée, on comprends que l'intensité et l'amplitude des battements varient en fonction des perturbations qu'engendre les mouvements propulseurs des membres supérieurs (épaules et bras) sur l'équilibre du corps (alignement du grand grand axe du corps sur l'axe de déplacement). Les battements relèvent de la même façon des coordinations subconscientes du nageur. Ces coordinations ne s'apprennent pas et se produisent de façon instinctive. 

À partir de ce constat, il devient absurde d'exiger de la part des nageurs un battement spécifique (en intensité comme en amplitude) souvent disproportionné aux actions motrices des membres supérieurs.

Etienne

 

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2 - TP Aurélien

 

1/ Décrire la situation

2/ Interpréter la situation

3/ De quelles fonctions pourrait-on y voir les préludes pour la construction du nageur ?

4/ Pouvez-vous les transposer dans un nage alternée ?

 

1/ Nageuse A Je vois une fille dans une piscine avec le corps immergé hormis la tête et les épaules, elle est accrochée à la ligne d’eau avec ses deux mains.

Elle contourne une autre fille de gauche à droite en plaçant sa main gauche juste a côté de l’épaule de cette fille. En la contournant, elle lui touche le dos avec sa poitrine, pendant ce temps une bascule s’opère emmenant les jambes vers l’avant et la surface et la tête vers l’arrière et le bas ce qui la mène a agiter ses jambes de haut en bas et d’avant en arrière.

Elle replace son bras gauche pour être en appuis sur la ligne avec l’avant bras qui précédent le retour du bras droit sur la ligne, ce qui termine le contournement.

Elle continue sont déplacement le long de la ligne d’eau en l’attrapant successivement avec sa main gauche puis sa main droite et ainsi de suite.

 

2/ Je pense que cette fille a pour but de traverser le bassin avec l’aide de la ligne d’eau. Ayant encore une appréhension de l’eau, elle s’agrippe fermement à la ligne pour avoir des appuis solides. Suite à la bascule lors du contournement elle essai de ce rééquilibrée avec ses jambes en les replaçant vers l’arrière, technique qu’elle poursuit par la suite pour rester verticale.

 

3/ Dans un premier temps il faudrait travailler le corps flottant dans son intégralité car la perte des appuis plantaire est acquis mais nous pouvons voir que l’équilibre dorsal ne l’est pas sans pour autant parlé de l’immersion que l’on ne voit pas sur la vidéo

 

4/ Je pense qu’il y a certaines parties qui peuvent se rapprocher d’une nage alternée mais elles ne doivent pas être consciente chez cette fille

Je m’équilibre avec les jambes et je me propulse avec mes bras, action qu’elle fait instinctivement sans avoir réfléchie au sens de ses actions.

Aurélien