QUAND LE PEDAGOGUE TRADITIONNEL
REPREND SES DROITS
Tous nos stages ont pour ambition de faire émerger les problèmes soulevés par la pratique et lorsque cela est possible de vérifier la validité de solutions découvertes.
Parmi les problèmes récurrents celui de l’organisation propulsive des membres inférieurs des brasseurs questionne les entraîneurs.
Les solutions apparues dans la haute performance répondent à des critères biomécaniques logiques pour exercer des poussées rétrogrades mais ne se révèlent utilisables que par les nageurs présentant des dispositions anatomiques de souplesse qui ne sont pas partagées par tous.
Organisés pour assurer la locomotion sur terre les articulations de la hanche, du genou et de la cheville présentent un degré réduit de mobilité et de laxité pour les mouvements qui s’éloignent du plan sagittal vertical. Amener la face interne du pied et de la jambe à se positionner perpendiculairement à ce plan ne se réalise spontanément que chez certains enfants venant s’asseoir entre les talons en conservant le buste droit.
En situation de nage ventrale les repères visuels ne peuvent être directement utilisés et les formateurs mettent l’accent sur les informations tactiles et kinesthésiques.
Le contact de la face interne des pieds et des jambes contre le mur offre cette information tactile et kinesthésique que le nageur s’efforcera de retrouver , sensitivement en situation de nage. Un autre avantage de cette situation est de pouvoir exécuter une poussée contre un appui entraînant un déplacement du corps dans la direction assimilable à celle de la nage.
Une situation proche consiste, dans l’eau, bras le long du corps, à venir mettre en contact les faces externes des pieds avec l’extrémité des doigts, avant de déclencher la poussée des jambes.
Ce qui est recherché, c’est donc une analogie de réalisation avec l’action même du nageur. Nous faut-il rappeler que l’action implique la totalité de la personne poursuivant un but, un résultat, tandis que les mouvements ne constituent que les aspects visibles des actions.
Notre surprise a été grande de voir un entraîneur, ayant été témoin des procédures utilisées et décrites plus haut de tenter un exercice pour le moins original illustré ci-dessous :
Dans cette situation ventrale, le contact des faces internes des pieds avec le mur constitue une information isolée résultant, en outre, d’une manipulation au cours de laquelle le sujet est passif. En outre, prise isolément, l’articulation de la cheville ne peut bénéficier de la laxité des articulations sus-jacentes (genoux, hanches). Ce qui lui est demandé est anatomiquement impossible.
Le chemin est bien long, qui conduit à la pédagogie de l’action.
raymond
Commentaires
S'en souvenir lors des propositions d'exercices "à sec".
De même la tendance actuelle au développement musculaire spécifique qui privilégie la force quantitative du muscle. Toutefois, il y a des coordinations et des synchronisations, des prés mouvements antérieurs dans la finesse de fonctionnement psychoneuro moteur qui vont fonder les futures autres mobilités.
En brasse, dans le prolongement de l'axe vertébral, les mouvements des membres inférieurs sont complexes et sont non dissociés des mouvements des membres supérieurs et de la "barque" axiale. Cet ensemble est une structure complexe, toute activité locale retentira sur l'ensemble de la structure.
Si les deux hanches n'ont pas la même rotation externe, d'où dissymétrie et risque de compensation rotatoire du bassin et de compensation sur tout le rachis au-dessus et même des membres supérieurs. Exemple, une tension du côté droit "du corps flottant" entraîne une rotation de celui-ci. Vérifiez par vous même dans l'eau!
De même les mouvements de flexion-extension et de rotation des genoux ainsi que la flexion dorsale de la cheville se combinent et tout cela sans appuis fixes dans l'eau peuvent aussi influencer l'ensemble.
En ce qui concerne la souplesse en général, les mouvements des membres inférieurs sollicitent aussi les souplesses de la hanche, du genou et des chevilles, tant osseuse, ligamentaire que musculaire.
En général, au-delà du renforcement musculaire, il s'agit de préserver ou de récupérer une capacité d'amplitude dans les mouvements, d'où l'intérêt du relâchement musculaire et même mental. De là les passages essentiels dans l'espace "du corps projectile" et des amplitude-temps respiratoires oxygénant dans un air plus aéré surtout en piscine couverte.
Si l'on se souci également du relâchement musculaire, mental et de la capacité respiratoire des nageurs, on peut éviter nombre de crampes et courbatures qui résultent d'une fatigue, d'une intoxication du muscle et du "stress négatif ".
Comment sait-on que la structure humaine a récupérée ?
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