Didactique

"c'est l'option pédagogique qui détermine la nature des contenus à enseigner"

Suite à la question de Olivier :

Bonjour

J'ai pu connaitre ce site sur un télé-siège assis à côté d'une entraineur de natation qui appliquait vos principes. Etant moi même triathlète je lui expliquais la difficulté à progresser et la sensation de se battre contre l'eau qui fait dépenser une énergie inutile. Nos entrainement se bornent à aligner des longueur mais je n'ai pas l'impression que cela aide à progresser.

D'où mon intervention pour vous demander comment cela se passe concrètement comment devient on court flottant ou corps projectile ? Existe-t-il des éducatifs autre que le rattrapé pour nous permettre de sentir l'eau ? Les triathlete ne sont pas tous des nageurs à l'origine et même si c'est la partie la plus courte sur un triathlon c'est celle qui demande une technicité accrue et où les sensations sont vraiment différentes.

Je sais que ce site est orienté entraineur plus que nageur mais je me dis que justement c'est le moyen d'avoir les bonnes réponses de l'avis d'un oeil critique qui a permis à la natation française de sortir de son marras. C'est vous avez des aides, des techniques je suis preneur.

Je vous remercie par avance de votre aide.

Bien à vous

Olivier

 

Triathlète : un challenge à relever

 

Nous remercions Olivier de nous faire part des difficultés spécifiques rencontrées par un athlète confronté à la réalisation d’une performance multiforme comprenant un parcours nagé.

Si nous parvenons au travers d’échanges à le rendre beaucoup plus performant, cela validera la pertinence de notre modèle théorique du fonctionnement du nageur.

Pour pouvoir l’aider efficacement à l’aide d’un « télé entraînement » il nous faut un minimum d’informations significatives telles que la durée et la fréquence hebdomadaires de ses entraînements ; ses performances actuelles sur 100 et 1500 m. Par ailleurs, les moyens d’enregistrement d’images pourraient nous le montrer parcourant la troisième longueur d’un 100m. ou d’une distance supérieure.

Lœil critique qu’il évoque est effectivement déterminant pour définir la hiérarchie et la chronologie des problèmes à résoudre à travers les tâches qui lui seraient suggérées.

Nous devons être en mesure de lui proposer un programme d’entraînement.

Nous ne savons pas si, dans sa nage, la fixité et l’immersion de la tête contribuent à aligner son corps en le préservant d’une trop grande déformabilité.

Nous ignorons tout de ses solutions ventilatoires.

Il nous dit « aligner des longueurs » en ayant la sensation de se battre contre l’eau et donc avec un faible rendement.

Ceci nous laisse penser qu’il continue à « être terrien dans l’eau » en n’ayant pas construit sa propulsion en force croissante pour accéder à l’efficacité.

Valorise-t-il l’amplitude au détriment de la fréquence ?

Il ne doit pas être le seul triathlète à consulter notre site et nous encourageons ceux qui partagent ses options à lui apporter leur aide.

Nous sommes en présence d’un challenge à relever.

raymond

 

Suite à la question de Tristan:

Questionnement sur le dos.

Bonsoir!

Je suis étudiant en Staps et je ne saisis pas les principaux aspects de la coordination et de la synchronisation de la nage dorsale (le dos)?  Ainsi dans ce domaine il faut traiter de la respiration en différents temps ou alors de la coordination jambes bras?   Fixation de l'axe tête tronc?

En vous remerciant

Cordialement

Tristan

Coordination Synchronisation – suite : le Contrat Didactique

 

Sous ces termes on envisage les règles et les dispositions régissant les relations enseignant – enseignés.

Tristan, étudiant en STAPS, aborde vraisemblablement un cycle consacré à la natation.

Je présume que le travail qui lui est demandé implique le recours à des informations qui lui ont été données à propos d’un cours de son professeur ou à une recherche bibliographique à moins qu’il été convié à une analyse de film.

Je ne connais pas le cadre de références de ses enseignants, les auteurs à étudier, les thèmes abordés (technique, pédagogie, didactique…etc.).

Mais les deux mots associés à distinguer me font penser à leur origine historique (1974) et sémantique dans « L’enseignement de la natation » le Catteau-Garoff !

La description des mouvements dans l’espace/temps impose de considérer isolément des événements qui se déroulent simultanément. On est donc contraint d’envisager le « travail des membres supérieurs » avant ou après celui des membres inférieurs.

Dans chacune de ces descriptions ce qui se passe du côté droit, dans les nages alternées, ne se réalise pas aux mêmes moments du côté gauche. Et pour rendre compte de ce qui constitue un cycle de nage on fournit des repères de « coordination » dans l’espace/temps.

Lorsque dans un souci de synthèse on envisage d’évoquer la façon dont se coordonnent les actions des membres supérieurs par rapport à celles des membres inférieurs un scrupule peut vous inciter à trouver un autre terme et c’est ainsi que par convention sémantique, le terme de synchronisation s’est trouvé proposé.

C’est ce qui explique qu’à propos des nages simultanées que le recours à la « coordination » n’ait pas lieu d’être évoqué.

Il importe donc que l’étudiant définisse le sens des termes qu’il emploie. C’est la première condition de la pensée rationnelle.

Un autre point à préciser concerne le contenu de l’exposé.

S’agit-il d’une description des mouvements du nageur ? D’une étude de son fonctionnement impliquant alors la mise en évidence de coordination des fonctions ?

Dans le premier cas, on évoque les éléments de référence de la pédagogie traditionnelle (les mouvements) et dans le second, on se construit des repères de la pédagogie de l’action.

raymond


L’Étoile de Mer :

une fausse « bonne solution »

 

«Le bon sens est le chemin le plus sûr qui conduit à l’erreur», disaitl’astrophysicien Marcel BOLL. En l’occurrence, au sein même de nos petits etgrands bassins, cette affirmation est également vraie. Démonstration de la contreproductivité d’un de nos exercices pédagogiques « basiques » ...

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Parmi les exercices proposés aux débutants, il en est un dont l’origine demeure assez obscure, c’est l’« étoile de mer », situation dans laquelle le corps à la surface de l’eau, se trouve stabilisé par l’écartement des bras et des jambes, en position ventrale et également dorsale.

Il fait partie du « folklore pédagogique », des exercices que l’on propose sans en connaître les raisons, sans en évaluer les conséquences, simplement parce que « tout le monde le fait ».

Cet écartement des membres en augmentant le « bras de levier » diminue l’amplitude et la vitesse des rotations autour du grand axe du corps, rotations appelées « lacets » ou « vrilles ». Il est donc d’emblée préconisé pour conserver l’orientation du corps à plat en surface.

En effet la situation d’équilibre, résultant des effets conjugués de la pesanteur et de ceux de la poussée d’Archimède lorsque leurs centres se trouvent rapprochés, parait difficile à maîtriser volontairement voire impossible.

 

Démonstration scientifique

 

Le mécanisme de régulation de l’équilibre échappant à la volonté s’est construit sur terre dans la conquête de la station droite et de la marche. Il est contrôlé par le cervelet dont on sait qu’il ne donne pas d’images conscientes.

Son rôle essentiel consiste, dans la station droite, à remettre le plus tôt possible la verticale du centre de gravité au milieu du « polygone de sustentation » dès que s’amorce un déséquilibre. Il commande alors la tonification (la contraction musculaire n’ayant pas pour objet le déplacement dans l’espace de segments du corps) des muscles du côté où le corps commence à pencher.

Cette tonification de l’hémicorps a pour conséquence une augmentation relative de sa densité, ce qui sur terre se révèle sans effets parasites.

Ce que chacun de nous a construit sur terre, c’est cette capacité à réagir très rapidement à tout éloignement de la verticale par une contraction automatique et involontaire des muscles posturaux du côté où s’amorce le déséquilibre.

Il s’agit d’éviter que la verticale du centre de gravité sorte du polygone de sustentation, ce qui aurait pour conséquence, sans cette réaction, une chute irrécupérable.

Une rotation amorcée dans l’eau est perçue et vécue comme le point de départ d’une chute et déclenche immédiatement et involontairement la contraction des muscles posturaux du côté où le sujet commence à tourner.

Cette moitié du corps devenant plus dense vient se placer en dessous de l’autre moitié « non contractée », et de ce fait, accroît le déséquilibre au lieu de le compenser.

De même que sur terre chacun s’est adapté à « lire » l’amorce du déséquilibre et à ajuster progressivement la réaction posturale (tonique) correspondante en multipliant l’expérience des circonstances provoquant des chutes, de même dans l’eau, priver le débutant des expériences de rotations autour du grand axe du corps et des ajustements aboutissant à son annulation, c’est retarder la construction des solutions automatiques de la réalisation de sa posture de nageur.

Les rotations autour de l’axe ne sont pas à éviter elle doivent être vécues.

Puisse toute la corporation des enseignants en natation prendre conscience du problème et ranger au musée du folklore pédagogique cette fameuse « étoile de mer », qui devient ensuite un obstacle à la construction de solutions ventilatoires en nage libre.

raymond

 

V. qui fut nageuse de compétition avant de devenir entraîneur, a suivi plusieurs stages de type Mirano, tant en France qu’en Italie. La pertinence de ses questions s’en ressent :

«  En dos, des obstacles de nature anatomique influencent la trajectoire subaquatique des surfaces propulsives : à partir des épaules, les articulations du coude et du poignet et leurs orientations par rapport au corps jouent un rôle important en direction du déplacement.

Du point de vue pédagogique, comment apporter les informations sensitivo-sensorielles pour bien orienter les segments ? Comment dissocier la mobilisation des épaules et les articulations des membres supérieurs dans leur liaison au tronc ? »

 

Dos : construction

 

Comme à propos de la nageuse de brasse, quelques images de Roxana (combien experte puisqu’elle fut championne du monde) vont nous aider à repérer ce qu’il est souhaitable d’obtenir au terme d’une construction :

Partir de la posture de base obtenue à travers la construction du corps flottant : tête stabilisée avec les oreilles immergées, le corps aligné, bassin proche de la surface fera gagner beaucoup de temps.

La structuration de l’espace du corps et de l’espace d’action se trouve renforcée à travers un travail simultané, symétrique, lent et négatif à propos duquel le passage dans un plan vertical se trouve exclu en raison des contraintes anatomiques évoquées par V.

Cependant la recherche de profondeur et d’amplitude des déplacements des membres supérieurs doit être recherchée et particulièrement respectée lorsque l’on construira le « rythme de base » pour faire disparaître les tendances d’arrêts des mains aux cuisses (au terme des poussées) et obtenir un temps d’arrêt mains dans le prolongement du tronc (temps projectile). Le retour rapide complète la conquête de ce rythme de base.

Le passage à la nage alternée va supposer la capacité de fixer la tête pour mieux mobiliser les épaules vers le haut, l’avant, le bas, l’arrière. Cette rotation des épaules facilite à la fois la recherche de profondeur des surfaces propulsives (les pales) et le retour rapide hors de l’eau.

Je ne pense pas, comme le suggère le texte de V. qu’il s’agisse d’une dissociation mais bien d’une « coordination élémentaire » obtenue par le déplacement de la pale ne cessant de construire et déplacer la fameuse « masse d’appui » en force et (donc) vitesse croissantes.

La posture de base verra la préservation de l’alignement du corps entraînant la rotation simultanée du bassin et des épaules. Ce jeu permettra aux jambes de compenser par leur action rééquilibratrice les déviations produites par les mobilisations de masses d’eau à distance de l’axe de déplacement.

S’agissant d’informations sensitivo-sensorielles, elles se trouvent sans cesse en jeu et à Borgo nous avons proposé un exercice valorisant l’amplitude et la puissance de la poussée à partir d’un appui d’une main sur le rebord de la piscine :

Nous reviendrons sur ce thème en souhaitant que nos visiteurs s’expriment comme ils l’ont fait à propos des images de brasse.

raymond


La Stellina:

una “buona soluzione” ingannevole...

 

"Il senso comune è la strada più sicura che conduce all'errore", ha detto l'astrofisico Marcel BOLL. Capita che questa affermazione si riveli altrettanto vera anche all'interno delle nostre piscine, grandi o piccole che siano. Dimostrazione di quanto sia controproducente uno dei nostri esercizi pedagogici “basilari”...

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Tra gli esercizi per i principianti, ce n'è uno la cui origine resta oscura, si tratta della "Stellina", una situazione in cui il corpo, disteso sulla superficie dell'acqua, viene stabilizzato dalle braccia distese e lontane dal tronco, sia in posizione ventrale che dorsale.

Appartiene al "folklore educativo", agli esercizi che vengono proposti senza conoscerne le ragioni, senza considerare le conseguenze, semplicemente perché "lo fanno tutti".

Distendere e allargare braccia e gambe, aumentando il "braccio di leva", diminuisce l'ampiezza e la velocità delle rotazioni, laterali o frontali, lungo l'asse centrale del corpo. Di primo acchito viene dunque raccomandato per conservare l'orientamento del corpo disteso sulla superficie dell'acqua.

In effetti, lo stato di equilibrio, derivante dagli effetti combinati della forza di gravità e della spinta di Archimede quando i loro centri di applicazione si confondono, sembra difficile se non impossibile da controllare volontariamente.


Dimostrazione scientifica

Il meccanismo di regolazione dell'equilibrio, sfuggendo al controllo volontario, si è formato, a terra, nel processo di conquista della stazione eretta e del camminare; è controllato dal cervelletto che, come è risaputo, non fornisce immagini coscienti.

Il suo ruolo essenziale consiste, in posizione verticale, nel ricollocare il più rapidamente possibile la perpendicolare del centro di gravità all'interno del "poligono di sostentamento" non appena si innesca una perdita di equilibrio. In questo caso, ordina l'aumento del tono (una contrazione muscolare che non ha come scopo lo spostamento nello spazio di segmenti del corpo) dei muscoli del lato in cui il corpo comincia a sbilanciarsi.

L'aumento del tono in metà del corpo comporta un incremento relativo della sua densità, cosa che su una superficie solida non produce effetti parassiti.

Ciò che ciascuno di noi ha costruito, a terra, è questa capacità di reagire rapidamente a qualsiasi allontanamento dalla posizione verticale attraverso una contrazione automatica e involontaria dei muscoli posturali dal lato in cui la perdita di equilibrio comincia. Questo per evitare che la perperndicolare del centro di gravità esca dal poligono di sostentamento, dato che, senza questa reazione, si produrrebbe inevitabilmente una caduta.

L'inizio di una rotazione, in acqua, è percepito e vissuto come il punto di partenza di una caduta e fa scattare immediatamente la contrazione involontaria dei muscoli posturali dal lato in cui il soggetto comincia a girare.

Questa metà del corpo, diventando più densa, finisce per trovarsi sotto all'altra metà "non contratta”, in tal modo invece che compensarla accentua la perdita di equilibrio.

Come ogni uomo sulla terra si è adattato a "leggere" l'inizio della perdita di equilibrio e ad aggiustare gradatamente la corrispondente reazione posturale (tonico) moltiplicando l'esperienza di circostanze che comportano cadute, allo stesso modo in acqua, privare il principiante delle esperienze di rotazione intorno all'asse del corpo e degli aggiustamenti per neutralizzarle significa ritardare la costruzione di soluzioni automatizzate per il conseguimento della sua postura da nuotatore.

Le rotazioni intorno all'asse del corpo non devono essere evitate, piuttosto devono essere vissute.

Ci si augura che tutta la comunità degli insegnanti di nuoto prenda coscienza del problema e alla fine riservi al museo del folclore pedagogico questa famosa “stellina” che si rivela presto un ostacolo alla costruzione delle soluzioni ventilatorie nello stile libero.

raymond