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Suite à la question de Yoann

Bonjour,
Je m'interroge sur les résistances à l'avancement. Je souhaiterais savoir quels sont les exercices qui vous sembles pertinents pour optimiser le maître couple et la trainée, dans chaque nage.
Merci, a bientôt

Yoann


PROGRESSION : passer à travers l'eau - accélérer

C'est une nouvelle piste intéressante proposée par Yohann.
Pour l'humain,
passer à travers l'eau en étant le moins freiné constitue une conquête déterminante de son adaptation au nouveau substrat.

Proposer une tâche nouvelle ne prend son sens (et ne devient efficace) que si elle transforme une organisation (manière d'être ou se comporter) caractérisée.
On part toujours (ou on le devrait) d'un savoir faire déjà là.
Et en même temps on ne peut proposer utilement qu'un progrès accessible (pas trop facile et pas trop difficile) pour préserver la motivation et l'intérêt.
La pertinence d'un exercice n'est pas liée à l'exercice lui-même mais à la situation à laquelle il correspond pour pouvoir déclencher le progrès attendu.
Le sens des progrès semble s'orienter vers un toujours plus à l'horizontale et un toujours plus allongé. Plus immergé mais en préservant les solutions ventilatoires.
Alignement et indéformabilité sont à prendre en considération.

Il nous semble que ce qui précède devrait se retrouver dans la posture ou l'organisation posturale des nageurs.
En quelque sorte caractériser l'embarcation (le corps dans son ensemble), mais il ne faut pas oublier que pour passer à travers l'eau il faut
disposer initialement ou périodiquement de vitesse.
Dans toutes les nages on trouve des moments ou le corps glisse à partir de la vitesse acquise et des moments où ayant perdu de la vitesse il doit en récupérer,
accélérer.
Nous avons suggéré de distinguer sans les opposer des phases ou le nageur est projectile et des phases dans lesquelles il se propulse.
Pour conclure en comprenant que ce n'était pas cette réponse attendue par Yoann je dirais volontiers que les exercices les plus appropriés à ses attentes concerne l'organisation de la "posture", l'organisation de ce qui ne bouge pas lorsque le nageur se déplace et que le positionnement de la tête pour orienter ou piloter le corps est quelque chose de primordial.

raymond

 

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Commentaires   

#1 JG 10-02-2012 12:20
Je réagis à la question de Yoann en invitant d'autres à le faire également afin que le site soit un véritable lieu d'échange, de débat et de construction plutôt qu'une simple source d'information à recevoir passivement.

Comme l'a souligné Raymond, les conditions pour diminuer les freins sont l'alignement sur la trajectoire et l'indéformabilité. Je rajouterai, dans l'optique dynamique de la nage, être capable du compromis le plus fin entre ce qui doit être immobilisé et ce qui doit être mobilisé.

Dans un premier temps, je proposerai d'engager le nageur dans des situations où il est soumis à des forces extérieures auxquelles il devra résister pour garder sa forme: utilisation de son propre poids dans des exercices de gainage type fakir et utilisation des résistances qu'offre l'eau à très grande vitesse à partir d'impulsions sur le plot, le mur, ou le fond du bassin.

Je proposerai également des tâches dont le but est de parcourir une distance toujours plus grande grâce à une seule accélération (à partir d'une masse solide puis de masses d'eau) afin que le nageur organise sa posture pour aller toujours plus loin. Un travail de repérage sensitivo-sensoriel au niveau de la nuque serait également utile à ce niveau car le positionnement de la tête est primordial pour aligner le corps à l'horizontal.

Je pense qu'à ce stade on se situe dans une phase d'indéformabilité « passive » et qu'il faut pour aller plus loin passer à un stade de mobilisation maîtrisée afin d'intégrer le corps projectile à la dynamique des nages.
Dans les nages alternées: mobilisation maîtrisée des épaules ainsi que des membres propulseurs et équilibrateurs autour d'une nuque immobile donnant au corps son orientation.
Dans les nages simultanées: mobilisation maîtrisée de la nuque pour piloter l'orientation du corps, mobilisation maîtrisée des propulseurs et coordination pertinente entre accélération et orientation du corps.

À ce stade, les coordinations étant inconsciemment gérées par le cervelet, il est sans doute illusoire de tenter de les enseigner. Néanmoins il peut être utile je pense de mettre le nageur dans des situations où il a à immobiliser certains segments tout en en mobilisant d'autres. Le ramper sur le sol en appui sur les avant bras est à ce titre intéressant.

Enfin, si l'on souhaite un nageur projectile, il est primordial qu'il maîtrise le positionnement de sa nuque indépendamment de l'orientation du regard qui ne doit plus être direct. Ce nouveau positionnement peut nécessiter également de reconstruire le repérage du corps dans l'espace car le basculement de la nuque peut modifier la perception de l'arrière par le sujet.

N'hésitez pas à réagir.

Pardon, vous n'avez pas le droit pour l'instant.